30 ans à travailler le développement du potentiel kamouraskois

Elle est à la tête de la SADC du Kamouraska depuis bientôt 30 ans. À la fin du mois d’août, elle quittera ses fonctions de directrice générale pour épouser sa nouvelle vie de jeune retraitée. Pourtant, à l’écouter raconter son parcours ambitieux passé à travailler au développement du potentiel kamouraskois, Brigitte Pouliot est toujours si passionnée qu’on peine à croire qu’elle passera bientôt à un autre chapitre de sa vie. Et si quelque chose d’autre l’attendait?

Originaire de Québec, Brigitte Pouliot a baigné dans l’entrepreneuriat toute sa vie. Au moment où elle terminait un baccalauréat en administration, option marketing à l’UQAC (Université du Québec à Chicoutimi), son père opérait déjà un concessionnaire automobile dans cette région. « J’ai travaillé un temps pour lui, mais je ne voulais pas prendre sa relève. C’était trop facile et j’avais d’autres ambitions », se souvient-elle.

Brigitte a donc pris le chemin des institutions financières. Embauchée par la Banque Nationale, elle s’est retrouvée en stage à La Pocatière, dans l’optique de devenir éventuellement chef de l’administration d’une succursale, ailleurs au Québec. Mais ce que Brigitte Pouliot ignorait à ce moment, c’est qu’une série d’opportunités allaient finalement la garder au Kamouraska. « Un concours de circonstances m’a amenée à postuler pour un remplacement en enseignement au Cégep de La Pocatière, en administration. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée avec à peu près 108 étudiants à gérer et quatre cours à monter. J’ai adoré mon expérience, mais c’était temporaire », a-t-elle raconté.

Sachant que son remplacement prendrait fin, Brigitte Pouliot était ouverte à toutes les possibilités. Arpentant les corridors du Cégep de La Pocatière quotidiennement, c’est comme ça qu’elle a vu vent que la Centre d’aide au développement des collectivités (CADC) était à la recherche d’un directeur général. « Leurs locaux étaient situés dans les résidences du Cégep. Quand j’ai été nommée directrice, on était une ressource et demie : une adjointe administrative à temps partiel et moi. Quand on réussissait à aller chercher des enveloppes budgétaires, ici et là, on embauchait une personne contractuelle de temps en temps. C’était une autre époque. »

« Tout le savoir-faire, l’intelligence et les infrastructures qu’on a ici, c’est incroyable. J’ai parcouru le Québec et il n’y a pas de régions aussi bien dotées à ce chapitre que le Kamouraska. » – Brigitte Pouliot

De la CADC à la SADC

Se qualifiant de « développeuse », en étant directrice de la CADC, Brigitte Pouliot a commencé à sentir qu’elle était au bon endroit. Mise en place d’un premier plan développement stratégique pour le Kamouraska, création du premier Place aux jeunes, les projets étaient multiples et tous orientés vers le développement du plein potentiel du territoire, ce qui l’allumait énormément. « Tout le savoir-faire, l’intelligence et les infrastructures qu’on a ici, c’est incroyable. J’ai parcouru le Québec et il n’y a pas de régions aussi bien dotées à ce chapitre que le Kamouraska », croit-elle toujours.

Ce plein potentiel, Brigitte Pouliot croit que son organisation a contribué énormément à le faire germer, surtout après la fusion de la CADC et du CAE en 1995 qui est devenue la SADC du Kamouraska. « C’était un regroupement des forces qui a permis de rassembler les entrepreneurs d’un côté et les acteurs socioéconomiques de l’autre. Le lien entre les deux était l’innovation. Du jour au lendemain, les possibilités de concertations entre les différents intervenants du milieu ont été multipliées. Être dans l’action et les projets comme ça, c’était extrêmement motivant. »

D’un projet audacieux à un autre, la SADC dirigée par Brigitte Pouliot avait pour objectif de toujours regarder vers l’avant, en sachant s’entourer des meilleurs pour l’accompagner dans le déploiement de ceux-ci. Ainsi sont nés, au fil des ans, les cellules de mentorats, les Centres d’accès communautaire internet (CACI), le programme « Branchons les PME » et le projet d’économie circulaire, pour ne nommer que ceux-là. « C’était souvent des projets novateurs, pas très sexy et pas nécessairement rattachés à des subventions. Notre mot d’ordre était d’y aller, car on voulait préparer le terrain pour demain. »

La suite…

Après près de 30 ans à travailler à développer le plein potentiel du Kamouraska, l’heure de la retraite a sonné pour Brigitte Pouliot. Dans la jeune cinquantaine, nombreux sont ceux qui lui rappellent qu’elle aurait pu encore continuer quelques années, mais la principale intéressée se dit prête et sereine à l’idée de passer à un autre chapitre de sa vie. D’autant plus qu’elle a le sentiment de laisser la maison en ordre. « On enseigne à nos entrepreneurs de bien planifier leur relève et de réussir leur transfert d’entreprise. Je me devais de montrer l’exemple. Ma plus grande fierté et ma plus grande réussite, c’est d’avoir contribué à bâtir une équipe compétente, stable et solide qui va continuer d’innover et qui sera appuyée par un conseil d’administration impliqué et engagé », de déclarer Brigitte Pouliot.

Néanmoins, une question demeure. Combien de temps Brigitte Pouliot pourra-t-elle résister à l’envie de replonger dans le feu de l’action? « Je me garde un an au moins pour réaliser des projets personnels avec mon conjoint. D’ailleurs, on a déjà accepté la coprésidence d’honneur du concert des familles de la Fondation André-Côté. J’ai des défis personnels à relever et des loisirs avec lesquels je veux renouer. Bref, vous pouvez être sûr que je ne resterai pas à rien faire. »