Les fêtes nationales du Québec et du Canada nous placent chaque année devant l’avenir du Québec comme nation et peuple distincts.
En ce moment, la tentation du défaitisme est forte chez plusieurs. Après deux référendums perdus — ou volés —, on n’en veut pas un troisième. Le poids des immigrants qui s’intègrent massivement à l’anglais à Montréal pèse de plus en plus lourd. Le multiculturalisme ambiant incite toutes les minorités à affirmer leur diversité au lieu de chercher à s’intégrer à la citoyenneté québécoise. Et surtout, l’immense pression qu’exerce la culture anglophone et mondiale omniprésente dans les médias, la culture et l’économie agit comme un rouleau compresseur sur les petites nations comme la nôtre.
Certes, les défis sont grands. Pourtant, nous n’avons pas raison d’être défaitistes. Le Québec est plus fort et plus rayonnant que jamais. Contrairement aux Acadiens, aux minorités franco-canadiennes ou aux Cajuns de Louisiane, nous avons un magnifique territoire à nous, un État bien organisé à nous, des leviers économiques importants comme Hydro-Québec ou la Caisse de dépôt et placement du Québec, des services publics enviés par le reste du Canada, des personnalités réputées dans tous les domaines, une langue et une histoire uniques, un fleuve et un hiver qui nous caractérisent, une culture égalitaire et originale qui est à la fine pointe de l’avenir.
Les partis souverainistes n’ont plus la cote, mais le peuple québécois demeure confiant : nous avons la Loi 101 et bientôt la Loi 96. Nous sommes une nation et un peuple distinct, de langue et de culture françaises, et surtout, nous sommes, comme peuple, souverains et maîtres de notre destin, car nous n’avons jamais signé la constitution canadienne qui ne nous reconnaît pas comme peuple fondateur.
René Lévesque nous a laissé un outil précieux pour exercer notre souveraineté comme peuple : le référendum. Bien sûr, un référendum portant sur un oui ou un non à une question toute faite posée par un parti indépendantiste ne convainc plus grand monde. Mais un prochain référendum pourrait porter, si nous le voulions, sur l’adoption d’une constitution bien à nous, qui aurait été rédigée par une assemblée de citoyens représentatifs de la population et des régions du Québec, sans interférence des partis politiques, dans laquelle le peuple québécois lui-même définirait le statut qu’il souhaite pour le Québec et les institutions démocratiques nous permettant de contrôler nos ressources ainsi que nos relations avec les Premières Nations et les autres peuples.
René Lévesque avait aussi prévu doter le Québec d’un mode de scrutin où des députés régionaux seraient élus par l’ensemble des citoyens de chaque région, à partir de listes de candidats présentés par les partis, servant ainsi de base à de vrais gouvernements régionaux élus autonomes et à une économie décentralisée. C’est une formule d’avenir. Rien ne nous empêche de le faire.
Nous sommes un peuple souverain. Nous pouvons décider librement de notre avenir et de ce que nous voulons être. Le Canada ne peut nous enlever ce droit : la Cour suprême elle-même l’a confirmé solennellement en 1998.
Ne l’oublions pas, c’est le peuple qui est souverain, pas l’État, pas les partis politiques, pas les juges.
Longue vie au peuple québécois, libre et souverain !