Une épave reconstruite en 3D pourra être découverte au Musée maritime

En haut à gauche : Captation subaquatique originale 2D. En haut à droite : Image 2D au rendu amélioré grâce à l’IA. En bas : Modélisation 3D grâce à l’IA.

La reconstruction à l’aide de l’intelligence artificielle de l’épave du navire marchand Scotsman permettra de présenter une exposition unique au Québec au Musée maritime du Québec à L’Islet en 2022.

Le recours à la technologie pour créer une reconstruction 3D des restes du navire permettra aux visiteurs de voir ce qui se trouve caché sous l’eau depuis près de deux siècles, comme s’ils y étaient, mais sans les désagréments de la plongée.

« On va recomposer le site comme il est, on va mettre la même ambiance. Tu vas savoir exactement ce que ça fait d’être dans le fond, tu vas te promener, tu vas chercher les éléments. Quand tu vas souffler ou que tu vas parler, des bulles vont sortir. On veut que ce soit une plongée immersive », a dit Jean-François Malouin, président et directeur créatif chez Super Splendide.

Autant on s’adressera à l’émerveillement des familles autant les scientifiques y trouveront leur compte. Le but est de mettre entre les mains du public de telles données.

Installer une nouveauté de ce genre dans une institution muséale impliquera toutefois quelques adaptations. « II faudra une flotte de casques, il faut s’arranger pour avoir une technologie compatible. On accompagnera les gens qui n’ont jamais fait de réalité virtuelle. On va fournir des outils d’accueil qui seront sur mobile. Même l’infrastructure, il faudra voir s’il faut un “booster” pour le WI-FI », ajoute Jean-François Malouin.

L’épave

Découverte en 2002 à l’Île du Bic, près de Rimouski, puis identifiée en 2015, l’épave du Scotsman serait la plus ancienne (1834-1846) connue au Bas-Saint-Laurent. Le navire marchand retournait à Liverpool au Royaume-Uni et son naufrage lors d’une tempête avait enlevé la vie de huit des neuf membres d’équipage.

L’Île du Bic servait de relais de navigation dans l’estuaire du Saint-Laurent entre 1730 et 1905, et une soixantaine de naufrages se sont produits à cet endroit, à cause des récifs.

Démarche scientifique

C’est l’IRHMAS qui entame la deuxième phase du projet. En unissant ses forces avec celles du CDRIN, ainsi qu’avec celles du groupe créatif Super Splendide, l’IRHMAS veut faire découvrir l’épave du Scotsman à tout le Québec.

Afin d’obtenir plus d’informations sur ce navire qui s’est échoué au 19e siècle à l’Île du Bic, le CDRIN organise une deuxième ronde de recherches sous-marines cet été, qui seront réalisées par une équipe de plongeurs experts. Avec ces informations additionnelles, l’équipe pourra perfectionner le modèle virtuel de l’épave et créer la reconstruction la plus complète et réaliste possible.

Une première plongée en 2020 avait permis la captation d’images et de vidéos de l’épave à l’aide d’un drone sous-marin et de photogrammétrie. Les images recueillies avaient permis de confirmer qu’une partie de la cargaison semble encore intacte, ce qui rehausse le potentiel historique de l’épave.