L’heure de la retraite a sonné pour Louis Théberge

LA POCATIÈRE – Accessible, passionné, amical, jeune de cœur, Louis Théberge, Max pour les intimes, semble intemporel aux yeux de bien des gens. À l’aube de la retraite, le technicien en loisirs – volet socioculturel du Cégep de La Pocatière a accepté de revenir sur sa carrière qui a marqué la vie de milliers d’étudiants, depuis la fin des années 80.

Q : À quel moment avez-vous commencé à travailler au Cégep?

R : En 1982. J’avais postulé sur un emploi à plein temps et j’avais eu un emploi à temps partiel comme appariteur de fin de semaine (préposé à l’accueil au Centre sportif). De fil en aiguille, je me suis retrouvé aux résidences et à faire des remplacements. À 27 ans, je suis retourné sur les bancs d’école à temps plein pour devenir technicien en loisirs, tout en continuant à travailler au Cégep. J’ai commencé mon poste actuel à la fin des années 80.

Q : Pourquoi avoir choisi les loisirs?

R : Parce que je n’aime pas rester à la même place tout le temps, être dans une routine, avoir toujours les mêmes habitudes. En loisirs, un étudiant peut débarquer dans mon bureau le matin, me présenter son projet et on va travailler dessus pour un bout. C’est plus dynamique, ça bouge tout le temps et moi j’aime organiser, structurer et accompagner.

Q : Quel était le contexte de travail quand vous avez commencé?

R : Ce n’était pas pareil pantoute. Je dirais que le contexte était plus humain. Pour entrer en contact avec quelqu’un, il fallait que tu te déplaces dans un spectacle, une soirée, ou autre. Moi j’ai toujours préféré le contact face à face.

Q : Qu’est-ce qui est différent aujourd’hui?

R : Tout ce fait sur Facebook maintenant. Faut s’ajuster à ça, mais ce n’est pas toujours facile. Mais en même temps, je me dis que c’est plus facile de rejoindre un jeune. Un texto, un courriel, une connexion sur internet et on est en contact.

Q : Est-ce que c’est un défi de rester « connecté » sur les besoins des jeunes aussi longtemps?

R : Oui. Il ne faut jamais oublier qu’on est ici pour les étudiants en premier. Le jeune qui arrive au Cégep, faut être à son écoute et l’aider à la réussite de ses projets. Ils ont tous des besoins différents et il faut savoir s’adapter. Et il faut dire une chose, les étudiants quand ils rentrent ici, ils ont toujours 16 et 17 ans. C’est nous qui changeons…

Q : Qu’est-ce qui vous a le plus allumé dans votre métier, toutes ces années?

R : Cégep en spectacles. C’est impressionnant de découvrir le talent artistique des individus. Et y’en a des bons talents qui sont passés ici au Cégep de La Pocatière : les Frères Parent en théâtre, Lysianne Tremblay, Chloé Pelgag (Klô Pelgag), Sophie Pelletier, Mathieu Lippé. Tous des noms qui ont germé ici et dont nous sommes heureux de leur réussite.

Q : Votre plus grande réussite?

R : Faire venir de grands artistes en spectacles. À l’époque, le Cégep de La Pocatière était considéré comme le Cégep en province qui présentait le plus d’artistes et de partys musicaux. Okoumé, Les Cowboys Fringants, Kaïn, ils sont tous passés ici. Ç’a même aidé un étudiant, Guillaume Leclerc, à partir sa compagnie de sonorisation.

Q : Comment envisagez-vous la retraite ?

R : J’aimerais rester dans le monde du spectacle, dans le milieu culturel. Vais-je devenir promoteur? Disons que j’ai plusieurs projets en tête.