SAINT-GABRIEL-LALEMANT – À 2 h (8 h, heure de Belgique), trois explosions secouaient Bruxelles, dont deux à l’aéroport Zaventem et une dans une station de métro du quartier européen. Pour Julie-Christine Helas, une Kamouraskoise originaire de Belgique, il y a eu de meilleurs réveils depuis son arrivée au Québec, il y a cinq ans.
Originaire de l’Ardenne, une région située à 1 h 30 au sud de Bruxelles, Julie-Christine avait tout de même des raisons de s’inquiéter le 22 mars au matin.
«Ma nièce prend beaucoup le train et ma mère était en route pour Lyon», de déclarer l’agente de développement à Saint-Gabriel-Lalemant. «Ma sœur m’a envoyé un message pour me dire que tout le monde dans la famille allait bien. Mais ça réveille mal quand même», ajoutait-elle.
Concernant ses amis, dont plusieurs habitent la capitale belge, ils étaient aussi tous en sécurité. «L’application Facebook pour dire que nos proches sont en sécurité, c’est super. C’est comme ça que j’ai pu vérifier.»
Attaque surprenante?
Siège de nombreuses organisations internationales et de la plupart des institutions européennes, Bruxelles est souvent considérée comme la capitale de l’Europe. Pour toutes ces raisons, Julie-Christine Helas n’est pas surprise qu’elle soit aujourd’hui la cible de terroristes. «En fait, ce qui est surprenant, c’est que ça ne soit pas arrivé avant. Bruxelles a une symbolique très forte en Europe», précisait-elle.
Son réseau ferroviaire, très bien développé, en faisait aussi une cible facile à ses yeux. «Les musées, les bibliothèques, les salles de spectacles sont tous des lieux fort fréquentés à Bruxelles. Son aéroport et ses gares sont les portes d’entrée et de sortie de la Belgique.»
Sentiments multiples
Alors que son pays en est encore à compter les morts et les blessés des attentats, Julie-Christine avoue se sentir triste et impuissante. «Si j’étais encore là-bas, je ne me serais pas rendue à Bruxelles, mais j’aurais aidé à ma façon. J’aurais fait des dons de sang, j’aurais pu organiser une collecte de vêtements pour les victimes, ou participer à d’autres initiatives», confiait-elle.
Deuxième attentat revendiqué par l’État islamique à survenir dans une grande capitale européenne, en quelques mois à peine, Julie-Christine Helas se questionne sur l’impact que ce dernier aura au sein de l’Union européenne. «Est-ce que la libre circulation des biens et des gens en Europe est menacée? Certains pays pourraient être tentés de ramener des contrôles frontaliers.»
Mais au-delà de ces sentiments et de ces questionnements, l’inquiétude finit par prendre toute la place, comme si les terroristes avaient remporté une victoire. «La Belgique est un pays accueillant, tolérant et festif, avec une belle culture de partage. Depuis quelques années, il y a une montée de l’extrême droite et elle va sûrement vouloir profiter des attentats. C’est inquiétant pour le futur.»