Les défis de nos diffuseurs de spectacles

En plus de faire face à une économie du loisir de plus en plus faible, les diffuseurs de spectacles de nos régions doivent définitivement se démarquer pour demeurer au sommet de l’industrie.

À La Pocatière, la Corporation de la salle André-Gagnon dépend beaucoup de la situation de la région immédiate. La fragilité économique du milieu et la diminution de population affectent sans contredit les diffuseurs. « Il y aussi le financement des organisations. Ici, nous recevons le même montant qu’en 1982 », précise Doris Ouellet, directrice générale de la Corporation régionale de la salle André-Gagnon.

Au fil du temps, la multiplicité et la lourdeur des tâches ont grandement augmenté. Plutôt que de se contenter de présenter un spectacle, les diffuseurs doivent maintenant sensibiliser le public. La Pocatière se positionne donc avec ses principales forces : les jeunes et la collaboration dans le milieu.

À Montmagny, la corporation Les Arts de la Scène doit composer avec le marché de la grande ville de Québec, située à moins d’une heure de route. Outre le défi plus général de l’économie du loisir qui est à la baisse, le diffuseur doit se démarquer de différentes façons. On compte d’abord sur le fait d’offrir une sortie qui coûte moins chère aux spectateurs qui choisissent Montmagny. En effet, les prix des billets sont environ 10 $ moins cher. « On peut ensuite déduire les coûts d’essence, les frais de stationnement, le prix d’une consommation… on estime que ça coûte 40 $ moins cher pour un couple que d’aller à Québec. Ce n’est pas à négliger », résume Christian Noël, directeur. En affectant ainsi sa rentabilité, la corporation doit toutefois travailler d’arrache-pied sur ses commandites, par exemple.

Actuellement, le milieu reconnaît le travail et l’importance de la présence de la corporation pour la communauté. Pour fidéliser sa clientèle, les ADLS utilisent différents moyens : présenter sa programmation très tôt, offrir une salle où la proximité avec l’artiste est tangible et proposer une qualité de son et de confort comparable aux grands centres.

Quant à la tendance aux artistes qui proposent de moins en moins d’entractes durant leur spectacle, Christian Noël n’y voit pas là un problème majeur. « Nous ne sommes pas un débit de boisson. Oui, c’est une légère perte, mais notre objectif est de vendre des billets », résume-t-il simplement.

De beaux défis attendent le diffuseur qui connaît toutefois un cycle positif. En devant propriétaire de l’ancien cinéma Lafontaine, l’équipe y a installé un siège social et un cabaret de 100 places, ainsi qu’une salle de 250 places qui sera prête à l’automne. En plus de la salle principale de 560 places qui est en location et l’aréna lors de plus importants spectacles, les ADLS poursuivent la mission d’être de plus en plus attractifs.