Hausse pour le bac brun : La MRC de Kamouraska demande des explications

Photo : Archives Le Placoteux.

Encore une fois, la SÉMER, qui gère les bacs bruns et l’usine de biométhanisation, a annoncé une augmentation de ses tarifs pour 2022. L’augmentation est de 3 $, soit 15 $ par habitant.

L’augmentation de 3 $ par citoyen est nécessaire afin de pallier à l’augmentation reçue de la prime d’assurance qui est passée en avril dernier de 90 000 $ à 450 000 $ pour une même couverture d’assurance, explique-t-on.

« Étant donné que la prévision budgétaire était de 90 000 $ et que nous avons reçu l’avis de renouvellement que quelques jours avant l’échéance d’avril, nous avons pris une couverture moindre à un coût moindre. Nous sommes en discussion afin d’avoir une proposition plus intéressante pour la couverture de nos biens ainsi qu’une prime d’assurance moins onéreuse que 450 000 $. Donc, l’augmentation de 3 $ per capita nous permettra de rencontrer l’augmentation de la prime en avril prochain », a indiqué Michel Lagacé, président de la SÉMER.

Rappelons qu’à la fin de 2019, des municipalités du Kamouraska avaient fortement réagi à une première hausse annoncée. On avait alors décidé que le tarif ne serait plus basé sur le tonnage de matière, mais par habitant, soit à 10 $ pour 2020. En deux ans, le coût a augmenté de 5 $.

On rappelle aussi qu’envoyer moins de matière au site d’enfouissement au profit de l’usine de biométhanisation a des avantages financiers. En effet, les vidanges dites ordinaires fonctionnent sur un tarif à la tonne, donc plus on en détourne vers le bac brun, moins c’est coûteux pour les municipalités.

Les citoyens du Kamouraska ont d’ailleurs envoyé plus de matières putrescibles à l’usine de biométhanisation ces deux dernières années. On compte une augmentation de 23, 7 % pour La Pocatière, 41,2 % pour le regroupement de Saint-Pascal et 38,2 % pour Rivière-Ouelle. On peut comprendre que ces déchets de table n’ont donc pas fini leur course au site d’enfouissement.

Réactions

Reste que l’augmentation dérange. L’actuel préfet de la MRC de Kamouraska Yvon Soucy a mentionné au Placoteux que l’intention de la MRC était de solliciter une rencontre avec la SÉMER pour que leur soient expliquées les raisons qui justifient la hausse.

De son côté, le candidat à la préfecture Louis-Martin Hénault a dit appuyer et encourager les démarches des élus à demander une rencontre pour obtenir les réponses de la SÉMER. « Je demanderai une rencontre avec la SÉMER dès les premiers jours de mon mandat, si je suis élu préfet de la MRC de Kamouraska. Je demanderai qu’il y ait plus de transparence dans les communications et les relations publiques, afin que tous, élus et citoyens, aient les réponses à leurs questions et des justifications claires, par exemple, lors d’éventuelles hausses de coûts », a dit M. Hénault, ajoutant que les MRC devaient poursuivre leurs campagnes de sensibilisation et de promotion du bac brun après des citoyens.

Le candidat Sylvain Roy se demande pour sa part comment justifier à la population une hausse dans un service, si l’on n’a pas accès aux états financiers ou à tous le moins, aux documents relatifs à la hausse demandée. « Si c’est une question d’assurance uniquement, pourquoi ne pas montrer la copie du contrat 2021 versus celle de 2022 (ou la lettre le stipulant) ? De la sorte, la composante privée ne serait pas perdante non plus », suggérait-il.

Rappelons que les municipalités du Kamouraska envoient leurs contenus de bacs bruns à l’usine en question. Celle-ci atteint ses objectifs environnementaux, mais n’a pas réussi à produire de gaz naturel liquéfié pour faire de l’argent avec nos déchets de table. La dette de l’usine, propriété à 40 % de la Ville de Rivière-du-Loup, 40 % de la MRC de Rivière-du-Loup et 20 % d’une entreprise privée, est inconnue à ce jour.