Si le Centre de prévention suicide du KRTB souhaite comme tous les organismes communautaires un rehaussement de budget, l’organisation s’inquiète vivement de la décision du ministère de la Santé de former des éclaireurs et de s’occuper de la formation des intervenants de première ligne, deux services qu’offrent depuis longtemps les Centres.
En réaction à la pandémie, le gouvernement a pris des décisions pour s’assurer que les citoyens québécois se portent bien. Toutefois, ces décisions sont questionnables selon le Centre de prévention suicide du KRTB qui ignore ce que cela aura comme impact sur leurs services et leur financement.
La directrice générale et responsable clinique Julie Jalbert expliquait que le programme sentinelle, qui permet de former des gens aptes à évaluer rapidement si une personne est suicidaire, est le même que les éclaireurs mis en place par le gouvernement. Aussi, les Centres de prévention suicide offrent 21 h de formation auprès des intervenants de première ligne pour savoir comment agir avec une personne suicidaire et pour estimer leur dangerosité. Elle indique que le gouvernement préparerait une formation similaire, mais beaucoup plus courte, avec des modules sur Internet.
« 21 h pour être apte à réagir en ces situations, c’est juste la base. Mais là, 6 h… c’est quelque chose qui nous inquiète, quand on ne sait même pas si la personne formée est à l’aise avec le mot suicide. Après tant d’années à travailler et à enfin observer un taux de suicide qui diminue, on se questionne », lance Julie Jalbert.
Pour elle, il s’agit d’une embûche supplémentaire à celles qui touchent tous les organismes qui sont sous-financés. « On se demande ce qui va arriver une fois la pandémie ralentie, on ignore ce qui adviendra », dit-elle.
À titre comparatif, les organismes d’aide aux hommes ont reçu un peu plus d’argent du gouvernement en réaction aux nombreux féminicides. Le Centre de prévention suicide du KRTB se questionne à savoir s’il n’aurait pas été préférable de faire de même avec eux, si on craignait la détresse chez les gens en raison de la pandémie.
Sinon, de l’aide supplémentaire serait bienvenue et surtout inévitable, croit Julie Jalbert, en raison de l’augmentation des loyers et des services. Sans être une hausse flagrante, la demande d’aide a augmenté, mais le centre a réussi à absorber le tout sans créer de liste d’attente dans la région.
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