Une pénurie de logements généralisée dans Kamouraska-L’Islet

Immeuble à logements à Saint-Pascal. Photo : Maxime Paradis.

Vous avez dit logement ? Où ? Habituellement l’apanage des grandes agglomérations, la pénurie de logements n’épargne désormais plus les MRC de Kamouraska et de L’Islet. Travailleurs immigrants de passage, professionnels en télétravail fraîchement débarqué de la ville, la demande est à tous les niveaux, mais l’offre, elle, se tarit.

Trois, parfois même quatre demandes par semaine. Depuis un an, Emilie Poulin, directrice du développement et des communications à la Ville de Saint-Pascal est constamment interpellée par de nouveaux arrivants ou des gens déjà bien établis dans la région à la recherche d’un logement. « Je n’ai jamais vu ça. C’est impressionnant », dit-elle.

Saint-Pascal a recensé il y a déjà longtemps l’ensemble des propriétaires ayant des logements à louer. Lorsqu’un locataire à la recherche d’un loyer contactait la Ville pour connaître les possibilités sur son territoire, Emilie Poulin jouait en quelque sorte les entremetteuses en fonction des besoins de la personne et des disponibilités.

« Dans la dernière année, c’est devenu trop. On a créé un formulaire en ligne sur notre site internet que les locataires sont invités à compléter. On transmet ensuite les demandes à nos propriétaires et eux s’occupent de les contacter lorsqu’ils ont des unités qui se libèrent », résume-t-elle.

Nouveaux arrivants

Si Saint-Pascal a dû revoir ses façons de faire face à cette augmentation de la demande, la pénurie de logements que la ville kamouraskoise rencontre sur son territoire depuis plus d’un an n’est pourtant pas propre qu’à elle. De l’avis de Julie-Christine Helas, agente de mobilisation à l’immigration à la MRC de Kamouraska, la problématique est généralisée à tout le Québec depuis un moment, mais elle s’est évidemment accentuée chez nous avec la pandémie.

Depuis plus d’un an, il y a d’une part les travailleurs immigrants qui continuent de débarquer sur une base régulière en raison de la pénurie de main-d’œuvre qui touche plusieurs entreprises et qui ont besoin d’un hébergement sur une base temporaire. L’achat d’une propriété est donc impensable dans pareil contexte.

« Il y a aussi ceux qui hésitaient depuis un moment à quitter la ville pour s’installer en région, mais qui se sont décidés à cause de la pandémie. Avant d’acheter une maison, ils vont vouloir prendre leur aise au travail, tâter le pouls de la région, question de s’assurer qu’ils sont bien à leur place et qu’ils désirent s’enraciner. Idéalement, ils cherchent un logement avant d’acheter une maison », poursuit-elle.

Cette situation inhabituelle force donc les employeurs à être créatifs. Certains offriront à un nouveau venu un mois à l’hôtel, le temps qu’il trouve une adresse où emménager. D’autres achèteront carrément des immeubles à logements ou des maisons disposant de suffisamment de chambres pour héberger leurs nouveaux employés temporairement, souligne Julie-Christine. Autrement, il y a toujours la possibilité de faire comme Fonderie Poitras à L’Islet qui n’a pas lésiné sur les moyens il y a quelques années en construisant carrément sur son site des habitations qui hébergent ses nouveaux travailleurs étrangers.

« Le bouche-à-oreille, c’est pas mal ce qui fonctionne le plus actuellement pour trouver un logement. Autrement, pour quelqu’un qui cherche à emménager dans la région, je dirais que la meilleure façon de trouver un endroit en location est de passer par les services d’accueil et d’intégration dans les MRC et auprès de Place aux jeunes au sein d’un Carrefour jeunesse-emploi », conclut l’agente de mobilisation à l’immigration.