L’approche des travailleurs de rue en adaptation

Pique-nique en 2019.

Les travailleurs de rue de la région ont dû s’adapter à la pandémie et à la façon de rejoindre les jeunes. Malgré cela, des milliers d’interventions ont été effectuées dans la région pour surtout briser l’isolement de ces derniers.

Selon Karina Fleury, directrice de Tandem-Jeunesse à La Pocatière, l’approche du travailleur de rue avait déjà commencé à évoluer avant la pandémie.

« Avant, il allait de parc en parc, de rue en rue, pour rejoindre les jeunes. Mais c’était le cas de moins en moins. Les jeunes sont moins dehors », résumait Karina Fleury.

C’est de plus en plus par référence — d’un organisme ou d’un proche — que le travailleur de rue va en relation avec le jeune qui a besoin d’aide. Son rôle consiste à porter attention aux personnes en situation de vulnérabilité là où elles sont que ce soit à l’école, les commerces, les événements, etc.

« La pandémie a amené beaucoup d’interventions individuelles. Avec l’isolement, beaucoup ont coupé leurs liens sociaux. Il a fallu être créatifs », ajoute-t-elle.

En effet, si Tandem-Jeunesse compte sur deux travailleurs de rue présentement, un seul était en action durant le plus fort de la pandémie. Ainsi, comme le service n’a jamais été arrêté, il a été appelé à vérifier l’état de santé mentale de jeunes plus isolés ou à en aider d’autres à faire des demandes de soutien de prestations d’urgence, par exemple. Au niveau de Tandem-Jeunesse, qui est d’abord un organisme d’hébergement et qui servait des repas sur place, on s’est adapté en offrant sporadiquement des plats pour emporter. Les repas sur place recommencent peu à peu.

« On avait affaire à beaucoup de difficultés liées à l’isolement, des problèmes de consommation, d’anxiété, de santé mentale, mais aussi des problèmes avec des logements. S’ils ne se retrouvaient pas en situation d’itinérance, pour certains c’était très précaire et les logements abordables sont tellement peu nombreux », ajoutait Mme Fleury.

Les communications virtuelles ont aussi aidé à garder les liens et cette façon de faire restera, en complément aux rencontres en chair et en os.

Financement

Le gouvernement a annoncé récemment 20,2 M$ sur quatre ans pour le programme de financement de la mission des organismes communautaires de travail de rue, ce qu’applaudit Tandem-Jeunesse. Toutefois, actuellement, le programme des travailleurs de rue au Bas-Saint-Laurent est financé par une entente régionale de service renouvelable et pas nécessairement récurrente. On souhaite pouvoir être financé à la mission. Selon Mme Fleury, l’ouverture du gouvernement à reconnaître l’importance des travailleurs de rue en matière de prévention serait un bon moment pour envisager un financement à la mission, qui faciliterait les opérations.

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