Le responsable de l’information au diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière Gaétan Godbout a réalisé un travail de moine. Il a passé les trois dernières années à mettre à jour les informations concernant le clergé diocésain, une première en 27 ans. Le volume de 400 pages a été lancé le dimanche 12 décembre en après-midi, à la cathédrale Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
Un travail similaire à celui de Gaétan Godbout avait déjà été réalisé en 1974 par l’abbé François Gagnon et vingt ans plus tard par l’abbé Léon Laplante. Le responsable de l’information du diocèse est donc le premier laïque à s’être consacré à cette tâche, à la suggestion de l’abbé Simon-Pierre Pelletier, vicaire général du Diocèse.
Gaétan Godbout a été appuyé dans sa tâche notamment par l’abbé Gérard Beaudoin qui a déjà travaillé aux archives du Diocèse et qui est considéré encore aujourd’hui comme la « mémoire vivante » de celui-ci. Line Drapeau et Céline Hudon, respectivement secrétaire et responsable de l’accueil et des archives, ont aussi prêté main-forte.
« L’ouvrage recense tous les prêtres qui ont exercé leur ministère au sein du diocèse de Sainte-Anne. Un bon travail avait déjà été fait en 1994, mais certains ont vu leurs titres ou fonctions changées, donc des corrections et des précisions devaient être apportées selon la ligne du temps, et d’autres se sont aussi ajoutés depuis 26 ans », souligne l’auteur.
Au total, 317 prêtres auraient œuvré sur le territoire du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière depuis sa création en 1951. Une page complète d’information avec photo est consacrée à chacun d’eux, le tout classé par ordre alphabétique. Si on inclut les prêtres qui ont quitté leur ministère, le chiffre total s’élève autour de 340 selon Gaétan Godbout. Ces anciens prêtres sont toutefois simplement listés au sein de l’ouvrage, ce qui signifie qu’ils n’ont pas de page entière leur étant consacré contrairement aux autres.
Les prêtres provenant d’autres communautés religieuses qui ont œuvré à un moment ou un autre au sein du diocèse – mais à d’autres fonctions que celle de prêtre -, sont aussi recensés dans le livre, à même titre que les diacres. Et signe que le renouvellement ecclésiastique se vit maintenant principalement auprès de prêtres provenant d’autres pays, les deux prêtres colombiens du Diocèse ont désormais chacun une page qui leur est consacrée et une autre rassemble aussi les prêtres africains qui ont été de passage de façon « contractuelle » au cours des dernières années.
« Le livre se conclut avec la liste de toutes les paroisses du Diocèse et les prêtres qui y ont œuvré de la création du diocèse jusqu’à aujourd’hui. »
70 ans d’histoire
Intitulé Le clergé diocésain, Sainte-Anne-de-la-Pocatière 1951-2021, l’ouvrage de Gaétan Godbout paraît l’année même que le diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière célèbre son 70e anniversaire. Créé officiellement le 23 juin 1951 sous l’ordre du pape Pie XII, le Diocèse a été le fruit d’une mobilisation importante des prêtres du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière qui avaient eu vent dès 1948 des intentions du délégué apostolique canadien de l’époque, Mgr Ildebrando Antoniutti, de demander à Rome la formation d’un nouveau diocèse à même les extrémités est et ouest de ceux de Québec et de Rimouski, et dont le siège épiscopal aurait été établi à Rivière-du-Loup.
Comme le raconte Gaétan Godbout dans un autre des ses ouvrages, Église de Sainte-Anne 1951-2001, le chanoine Alphonse Fortin, alors supérieur du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, a été le premier à défendre l’idée d’un nouveau diocèse centré sur le territoire actuel de la Côte-du-Sud avec pour siège épiscopal à La Pocatière, déjà considéré à l’époque « comme un foyer de rayonnement religieux, éducationnel, intellectuel et social ».
L’autre crainte liée à la création d’un diocèse à Rivière-du-Loup dans lequel le Collège Sainte-Anne serait intégré était celle d’assister à la perte d’un bassin naturel d’élèves pour l’institution. Celle-ci recrutait aussi loin qu’à Lac-Mégantic, en Beauce, à Québec et bien sûr plus proche dans Montmagny et L’Islet, ces élèves consentant difficilement à étudier en dehors de leur diocèse, disait-on à l’époque. Si le diocèse de Rivière-du-Loup devait voir le jour, le chanoine Fortin suggérait, au pire, de maintenir le Collège et ses environs rattachés au diocèse de Québec pour cette raison.
Un mémoire préparé par les prêtres du Collège et remis au délégué apostolique canadien en octobre 1950 est ensuite de nouveau venu plaider en faveur d’un diocèse ayant son siège épiscopal à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Le tout a été officialisé par le pape quelques mois plus tard, laissant un goût amer dans la région de Rivière-du-Loup dans les décennies qui vont suivi.
« Les interventions des dirigeants du Collège ne sont certainement pas à prendre à la légère dans cette décision, mais il faut dire qu’il y a eu entre-temps des feux à Rimouski et Cabano et qu’il y aurait eu un plaidoyer de l’évêque de l’époque afin que le diocèse de Rimouski conserve toutes ses paroisses pour mieux reconstruire », ajoute Gaétan Godbout.
Cette page d’histoire et bien plus peut être consultée dans les deux livres de Gaétan Godbout, Le clergé diocésain, Sainte-Anne-de-la-Pocatière 1951-2021 et Église de Sainte-Anne 1951-2001, disponibles à la librairie diocésaine. Informations : librairie@diocese-ste-anne.net ou 418-856-1811, poste 103.