Publicité

Aux origines de… Saint-Eugène

Le couvent et l’église de Saint-Eugène vers 1960. Photo : Archives de la Côte-du-Sud.

La création d’une nouvelle paroisse dans les rangs ou concessions se situant au sud des seigneuries représente tout un défi au XIXe siècle. Pourquoi ?

Créer une paroisse à partir d’une plus ancienne est une source de mésententes entre les curés et les habitants qui souhaitent créer leur propre lieu d’appartenance. On peut le comprendre, perdre une centaine de paroissiens est une catastrophe pour un curé, puisque cela entraîne un manque à gagner en matière de revenus et une forme de désintégration de la communauté sur le plan humain. L’argument énoncé par les habitants des concessions est celui de l’éloignement de l’église et le temps qu’il faut pour se déplacer à cheval vers l’église, et ce, dans des conditions souvent difficiles. C’est la principale raison pour laquelle de nouvelles paroisses sont créées sur la Côte-du-Sud à partir de 1800.

Ce fut le cas lors de la création de la paroisse de Saint-Eugène. Au début des années 1860, près de 1000 personnes dont 500 communiants sont établis dans la troisième et la quatrième concession au sud de Cap-Saint-Ignace. Le 29 septembre 1862, une première requête est expédiée à l’archevêque de Québec par ces habitants. Malgré un refus, ils réitèrent à deux reprises leurs demandes deux ans plus tard. Les autorités ecclésiastiques leur répondent qu’il est préférable d’attendre. En 1866, les habitants sont déterminés et réclament la construction d’une église, d’une sacristie et d’un presbytère. Après enquête du vicaire général Félix Cazeau, l’archevêque accepte les conditions de la requête et érige canoniquement la paroisse de Saint-Eugène en 1867.
C’est une bonne nouvelle, mais les habitants ne sont pas au bout de leur peine, car faute de moyens financiers suffisants, ils ne peuvent construire leur église. Le projet se réalise en 1873 et celle-ci est érigée selon les plans de l’architecte Cyrias Ouellet. Dans les années suivantes, d’autres habitants occupent de nouvelles terres et en 1882, une partie de territoire de L’Islet est annexée à Saint-Eugène.