Justine Pelletier de Saint-Onésime-d’Ixworth fait partie du club sélect des ambassadrices du hockey féminin au Bas-Saint-Laurent aux côtés de deux autres hockeyeuses de Price et de Rivière-du-Loup. La jeune attaquante de 24 ans évolue actuellement au sein des Carabins de l’Université de Montréal.
L’honneur ne pouvait être plus grand pour Justine Pelletier lorsqu’on lui a annoncé sa nomination. Celle qui est actuellement à sa dernière année d’un baccalauréat en géographie environnementale voue une grande admiration à Marie-Phillip Poulin et Mélodie Daoust, toutes deux médaillées olympiques à plus d’une reprise avec l’équipe du Canada féminine de hockey saur glace et qui sont considérées elles-mêmes comme d’excellentes ambassadrices du sport.
« Ces filles-là se battent pour qu’une ligue nationale pour les femmes voie le jour et qu’on puisse, nous aussi, vivre de notre passion comme les hommes », poursuit-elle.
À titre d’ambassadrice du hockey féminin au Bas-Saint-Laurent, Justine Pelletier n’aura pas nécessairement à défoncer ce plafond de verre qui demeure encore coriace à bien des niveaux pour les hockeyeuses professionnelles, mais sa mission ne sera pas moins noble pour autant. Nommée dans la foulée des Jeux du Québec qui s’amènent à Rivière-du-Loup en mars prochain, son rôle est essentiellement de transmettre sa passion à la relève en hockey féminin afin de montrer à ces jeunes hockeyeuses les possibilités qui sont à leur portée.
« Si on m’avait dit qu’un jour je jouerais au niveau universitaire, je ne l’aurais pas cru. Je n’étais même pas sûre de pouvoir poursuivre le hockey au Cégep, alors j’étais encore loin de me douter qu’il y avait des opportunités qui allaient s’offrir à moi jusqu’à l’université », enchaîne-t-elle.
Parcours atypique
Il faut dire que le parcours de la jeune femme de Saint-Onésime-d’Ixworth en hockey est plutôt atypique. Alors que les joueuses qui atteignent de hauts niveaux débutent souvent très jeunes dans le sport, ce n’est qu’à l’âge de 10 ans que Justine Pelletier a joint le hockey mineur de la région comme Pee-Wee A. Elle jouait avant cela principalement avec des amis à la patinoire du village. Sa meilleure amie l’a aidé à convaincre ses parents de l’inscrire, se souvient-elle.
« On devait être deux ou trois filles dans l’équipe à ma première année. La deuxième année, on était une dizaine, je crois. Ce n’était pas des grosses équipes, donc on ne peut pas dire que les filles étant nécessairement sous-représentées. »
Vers l’âge de 12 ans, Justine avoue qu’elle avait déjà soif de compétition et son souhait était de participer aux Jeux du Québec, un rêve qui lui était désormais possible en raison de son âge. Elle a donc joint une équipe composée exclusivement de filles au niveau Bantam AA et qui rassemblait des joueuses de partout dans l’Est-du-Québec, de La Pocatière à Gaspé. Tous les vendredis, elle quittait l’école en après-midi pour se rendre à la pratique qui se tenait à Rimouski en soirée.
« Ça demandait de la discipline de gérer tout ça avec l’école en même temps, mais comme j’ai toujours été une bonne élève assidue, j’ai été capable de bien concilier les deux », ajoute-t-elle.
Au niveau Midget, Justine avait désormais la possibilité de poursuivre en sport-études au Cégep, avant d’être recrutée par les Carabins de l’Université de Montréal une fois son collégial terminé. À sa première année avec l’équipe, cette dernière s’est rendue jusqu’au Championnat canadien à l’Île-du-Prince-Édouard. La compétition a toutefois été interrompue sans qu’un vainqueur soit déterminé en raison de la pandémie de COVID-19 qui en était alors à ses premiers balbutiements.
Sa deuxième saison a ensuite été suspendue pour les mêmes raisons. Ce n’est que cette année qu’elle a repris du service avec les Carabins. Elle souhaite grandement que son équipe puisse participer de nouveau au championnat et peut-être même repartir avec le prestigieux titre de championne canadienne.
« À moins de passer au niveau professionnel, les opportunités demeurent limitées pour les femmes en hockey à la sortie de l’université. Pour moi, je crois bien que ma carrière va prendre fin quand j’aurai terminé mon baccalauréat. Mais déjà, de m’être rendue jusque là, c’est une grande fierté que je serai heureuse de partager avec les plus jeunes et qui, j’espère, va les inspirer. »