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2022 : Et si notre démocratie était en danger ?

Il y a un an, les républicains américains, incités par Trump, attaquaient le Parlement américain réuni au Capitole parce qu’ils croyaient dur comme fer, contre toute évidence, que les démocrates leur avaient volé l’élection. Un massacre et un choc fatal aux institutions démocratiques américaines ont été évités de justesse.

Un an plus tard, ils le croient toujours. Ils se préparent à prendre leur revanche aux élections de mi-mandat en novembre prochain. Ils font tout pour assurer un retour de Trump. C’est pour cette raison qu’ils ont obtenu, dans plusieurs États clés, des changements importants aux lois électorales de façon à écarter le plus grand nombre possible d’électeurs traditionnellement démocrates. Or, le processus électoral, c’est tout ce qui nous reste pour qualifier nos États de démocratiques.

Ce qui est inquiétant, c’est qu’avec la pandémie et surtout le virus galopant de l’individualisme, le nombre de gens, chez nous comme ailleurs dans le monde, qui ont perdu confiance en leurs dirigeants politiques, en les élections et leurs parlements, dans la véracité des informations qui circulent dans les médias, et qui préfèrent croire à toutes sortes de théories secrètes et de complots imaginaires qu’à la réalité vérifiable par tous, ne cesse d’augmenter. L’idée même de fait réel et de bien commun est remplacée par la défense de faits alternatifs et des droits individuels sans égard pour l’intérêt général et la raison.

Notre démocratie, ou du moins, ce qu’il en reste, est loin d’être parfaite. C’est une démocratie où ce sont des élus, liés à un parti, qui décident à notre place entre deux élections, sans qu’on ne puisse rien dire. C’est un minimum, qui ne permet pas vraiment de dire que c’est le peuple qui décide. Disons que les partis qui contrôlent le gouvernement central décident pas mal plus que le peuple ! Même nos gouvernements locaux sont sous tutelle étroite du gouvernement. Nous sommes conscients également que les médias et les dirigeants ne nous disent pas toute la vérité. Nous savons que les milliardaires qui dirigent les grandes multinationales tirent les ficelles un peu partout. Mais ce n’est pas une raison pour perdre la raison ni pour perdre contact avec la réalité. Il faut rester vigilants sans perdre pied.

Déçus de nos démocraties, un peu partout dans le monde, les électeurs se tournent vers des partis de droite radicale, comme on le voit en France, à l’approche de l’élection présidentielle d’avril prochain ; d’autres se prennent même d’admiration pour les deux grands systèmes autoritaires en place dans le monde, la Russie et la Chine, qui s’activent non seulement chez eux, mais un peu partout en Asie (Taiwan), en Europe de l’Est (Ukraine), en Afrique et en Amérique latine, et même ici (5G).

Au Québec, nous aurons des élections en octobre. Notre démocratie est dans une drôle de situation. Le parti au pouvoir reçoit l’appui d’un pourcentage exceptionnellement élevé de la population pendant que les quatre partis d’opposition sont enfermés dans un électorat captif inférieur à 20 %. Et leur performance durant la pandémie ne les a pas rendus beaucoup plus sympathiques. Même si le premier ministre Legault a son parti bien en main et sait s’ajuster de façon remarquable aux attentes du peuple québécois, il manquera quand même un acteur dans la prochaine campagne qui s’annonce : un acteur qui serait déterminé à donner la parole au peuple québécois pour doter le Québec d’une démocratie plus complète, d’une plus grande autonomie des communautés locales et régionales, et pourquoi pas, d’une constitution bien à lui, comme le Chili, par exemple, est en train de le faire. Un parti de la souveraineté du peuple.