L’inflation : c’est le sujet de l’heure. On nous la présente comme un monstre qui va tous nous dévorer et tout emporter. Pourtant, c’est plutôt le signe que les choses vont bien… un peu trop bien même !
La pandémie et maintenant la guerre ont diminué la disponibilité de certains biens, le pétrole surtout. On ne parle que de pénurie et de rupture des chaînes d’approvisionnement, et comme on le sait, plus c’est rare, plus ça coûte cher. Par ailleurs, les gens ont accumulé de l’argent comme jamais durant le confinement, alors ils sont prêts à payer le gros prix.
Et ça s’emballe. Les prix explosent (5.7%). Chaque maillon de la chaîne s’empresse de refiler la hausse (gonflée) de ses coûts aux consommateurs en bout de ligne. Le pétrole étant plus rare et plus cher (presque le double), l’énergie et le transport coûtent plus cher (30 %), et l’épicerie (7,4 %), et le logement (6 %), et les matières premières, alouette ! S’en suit une sorte de panique sociétale : on a peur de perdre sa maison, de ne plus arriver, de manquer d’argent pour manger, se déplacer, aller en vacances, s’habiller, se distraire, avoir un deuxième enfant, en un mot, de ne plus pouvoir suivre cette accélération du coût de la vie. On est obsédé par le portefeuille.
Il est normal que nos gouvernements, surtout à l’approche d’élections, viennent au secours des « pauvres consommateurs affolés » que nous sommes : il faut juste qu’ils le fassent en tenant compte du niveau de revenu des individus et des capacités des entreprises, les riches et les multinationales peuvent fort bien s’en sortir seuls. On devrait aussi soutenir davantage les groupes communautaires qui manquent de moyens pour aider justement les groupes de citoyens qui sont dans le besoin et sont plus touchés par l’inflation des prix.
Mais cette vague d’inflation, dans le contexte de la crise écologique que nous vivons, ne devrait-elle pas nous inciter à revoir nos habitudes de consommation ? Nous allons de toute façon devoir nous y mettre tôt ou tard si nous voulons sortir une fois pour toutes du pétrole et survivre au réchauffement galopant du climat et à la destruction en cours de notre habitat.
Consommer moins
Le meilleur moyen de contrer l’inflation — et la crise écologique — c’est de consommer moins. Consommer moins de pétrole et moins d’énergie en général. Nous sommes champions au Québec pour la consommation d’énergie, sous prétexte que notre hydroélectricité est « à peu près verte et renouvelable » et qu’on la paie la moitié moins cher que partout ailleurs.
Consommer moins et mieux. Consommer local et bio. Faire au lieu d’acheter.
Voyager moins. Conduire mieux et plus lentement. Marcher et pédaler davantage.
Gaspiller moins de nourriture et de tout. Jardiner. Cuisiner.
Prendre notre temps. Vivre plus simplement dans des maisons moins grandes et moins surchargées.
Fréquenter la nature, habiter notre territoire, participer à la vie de notre communauté, plutôt que courir partout sans savoir pourquoi.
Découvrir que vivre, ce n’est pas uniquement consommer ni accumuler, mais apprécier, voir, sentir, aimer la nature, le soleil, la terre, les arbres, les animaux, les personnes qui nous entourent.
Réapprendre à vivre !