Ambulance Chouinard : Une autre rupture de service en attendant les conversions d’horaire

Photo : Archives Le Placoteux.

Une rupture de service est survenue une fois de plus chez Ambulance Chouinard de La Pocatière, dans la nuit du 20 au 21 avril. Le propriétaire de l’entreprise Tommy Chouinard assure qu’il a fait tout en son pouvoir pour éviter cette situation.

Cette rupture de service s’est déroulée entre 2 h de la nuit et 10 h le matin. Une situation similaire ne s’était pas reproduite chez Ambulance Chouinard depuis l’automne dernier. Elle est attribuable à une règle de la CNESST qui oblige les paramédics d’un horaire de faction (24/7) qui n’ont pas été en mesure de s’arrêter pour une durée de 4 h en raison d’une surcharge de travail à se retirer pour une période de repos de 8 h. Si une autre équipe de deux paramédics n’est pas disponible à prendre le relais, le véhicule devient inactif et un autre service ambulancier doit couvrir le territoire durant ce temps de repos.

En février dernier, pratiquement tous les propriétaires ou porte-paroles des entreprises ambulancières de Kamouraska-L’Islet mentionnaient avoir de plus en plus de difficultés à couvrir ces débordements avec leurs effectifs actuels, dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre qui touche aussi le milieu ambulancier. Plusieurs, comme Tommy Chouinard, avouaient être incapables de recruter davantage de paramédics afin d’éviter ces ruptures de service, en raison d’un manque d’attractivité des quarts de travail de faction par rapport à ceux à l’heure offerts principalement dans les grands centres urbains.

« Dans le dernier mois, j’ai eu 13 débordements de la sorte. J’ai été capable de tous les couvrir, car mes équipes ont toujours accepté, au pied levé, d’en faire plus. Mais quatre paramédics pour deux camions à remplacer en même temps, c’est beaucoup. Je ne voulais pas couper cette nuit, mais je n’avais pas le choix. Quand tu passes ton temps à demander toujours plus, un moment donné les gens ne sont plus capables de suivre. Mes équipes ont le droit de se reposer elles aussi », a déclaré Tommy Chouinard, découragé.

Depuis quatre ans, le propriétaire de l’entreprise multiplie les représentations auprès de la députée de Côte-du-Sud Marie-Eve Proulx, et depuis un an de la nouvelle ministre régionale du Bas-Saint-Laurent Caroline Proulx, pour convertir ses horaires de faction en horaire à l’heure. Le 21 avril au matin, il dit avoir communiqué avec le bureau des deux députées pour aviser de cette nouvelle rupture de service sur son territoire. Au moment où le service a repris vers 10 h, il n’avait toujours pas eu de retour de leur part.

Annonces à venir

Tommy Chouinard attend maintenant avec impatience les prochaines annonces gouvernementales. Selon un mémo de la CSN envoyé à ses membres paramédics du Québec et rapporté par l’hebdomadaire Le Charlevoisien, le gouvernement de François Legault s’apprêterait à convertir en totalité 19 horaires de faction sur les 112 restants dans la province. 33 autres subiraient des modifications « partielles », de l’avis de Tommy Chouinard, qui a également eu vent de ces informations.

« L’annonce serait censée être faite dans les semaines qui viennent. Avec un centre hospitalier dans ma cour arrière, ce qui amène mes équipes à faire souvent des transferts vers d’autres hôpitaux qui prennent environ 4 h à 4 h 30, j’espère que si on est converti, ça ne sera pas partiellement, mais en totalité. Autrement, je vais me retrouver pratiquement dans la même situation qu’actuellement durant la nuit. Je ne serai pas plus avancé. »