Le populaire chanteur Éric Lapointe risque, à nouveau, de ne pas passer inaperçu lors de son prochain passage à La Pocatière, le 3 juin prochain au Centre Bombardier. Près de 30 ans après un spectacle avorté au sous-sol de la Cathédrale Sainte-Anne-de-la-Pocatière, le « rockeur québécois » remet ça, mais cette fois, ce sont ses récents démêlés judiciaires pour voies de fait contre une femme qui lui portent ombrage.
« Pas nécessaire qu’il s’arrête ici, je ne comprends même pas qu’on lui offre cette possibilité », écrit Pascale Dumont-Bédard, coordonnatrice au Centre-femmes La Passerelle du Kamouraska. « Les femmes son tu la bienvenue (sic) ? », renchérit pour sa part GuiGui Lizotte.
Éric Lapointe n’a jamais été réputé pour passer inaperçu, mais l’annonce de l’arrêt prochain à La Pocatière de sa tournée « Le Party » soulève cette fois une autre controverse. En octobre 2020, le chanteur a plaidé coupable à une accusation de voies de fait contre une femme. Repentant dans son témoignage, il avait attribué ses gestes, entre autres, à l’état d’intoxication dont il disait souffrir au moment des faits. Quelques semaines plus tard, il bénéficiait d’une absolution conditionnelle, assortie d’une probation d’un an.
Le tribunal populaire en a toutefois décidé autrement, au point où Éric Lapointe a été forcé d’annuler des spectacles prévus à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières en 2021 en raison de la controverse que soulevait son passage à la suite de cette histoire. Récemment, c’était à Plessisville qu’on s’indignait du passage prochain de l’artiste, dans le cadre du Festival de l’érable. Malgré la controverse, les organisateurs ont maintenu leur décision et le spectacle aura bel et bien lieu le 30 avril en soirée.
Il en est de même pour les organisateurs du concert du 3 juin prochain au Centre Bombardier. « Depuis que le communiqué a été envoyé dans les médias, ce matin, la vente de billets explose. C’est un événement d’envergure. À mon avis, il n’y a jamais eu de gros show comme ça au Centre Bombardier », a mentionné le promoteur, Les shows festifs.
Comme les organisateurs du Festival de l’érable, Les shows festifs n’excuse pas les gestes passés d’Éric Lapointe, mais appelle à une distinction entre la personne en privé et l’artiste public. « Pour nous, c’est l’artiste qu’on fait venir », a-t-il ajouté.
Un passage remarqué
Le dernier passage d’Éric Lapointe à La Pocatière remonterait au début de sa carrière, possiblement en 1994, selon ce que plusieurs ont rapporté. L’Association étudiante du Cégep de La Pocatière avait alors fait venir l’artiste au sous-sol de la Cathédrale Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Il avait toutefois laissé les spectateurs sur leur appétit, annulant le spectacle après l’équivalent de deux ou trois chansons, ou à peine dix minutes de concert, comme plusieurs ont souligné.
La légende raconte que le chanteur — déjà connu à cette époque comme un grand fêtard — aurait été victime de ses excès. Bien que furtif, son passage, sur scène comme à La Pocatière, aurait toutefois été assez long pour asséner quelques insultes aux femmes et « aux gens de la place », comme en témoignent encore aujourd’hui plusieurs souvenirs partagés sur la page Facebook du Placoteux, sous la nouvelle annonçant son passage prochain au Centre Bombardier.
« Il n’est plus censé être “aussi festif” qu’avant. On l’a déjà fait venir à Rivière-du-Loup en 2013, il avait fait salle comble et le show s’était super bien passé. Peut-être qu’il avait perdu les pédales, à l’époque, à La Pocatière, mais je vous assure que cette fois-ci il ne fera pas juste trois tounes », a indiqué le promoteur.