Un Défi pissenlit plus pertinent que jamais

Photo : Courtoisie Miel & Co.

Les herbes étaient longues à la fin mai et les pissenlits s’affichaient fièrement. Le Défi pissenlit lancé par Miel & Co a trouvé écho partout au Québec en peu de temps l’an dernier. L’objectif est de retarder la tonte de la pelouse ou même le traitement des pissenlits afin d’aider les insectes pollinisateurs à reprendre des forces.

Pour une deuxième année, l’initiative portée par l’entreprise de Portneuf Miel & Co fraie son chemin un peu partout dans la province. Une centaine d’entreprises, de MRC et de municipalités, dont Saint-Onésime-d’Ixworth, sont inscrites cette année, une bénédiction après un hiver difficile pour les abeilles.

« C’est assez généralisé, environ 50 % des abeilles sont mortes cet hiver au Québec. Ce sont des grosses pertes pour les apiculteurs. Ce n’est pas le froid hivernal qui est responsable, mais un parasite qui était très présent l’an dernier et qui a affaibli les colonies d’abeilles, au point qu’on constate plus de pertes ce printemps », explique Christina Fortin-Ménard, copropriétaire de Miel & Co et coinstigatrice de l’initiative avec son conjoint David Lee Desrochers.

Lorsque le couple de Portneuf a lancé le Défi pissenlit l’an dernier, la situation n’était pas aussi critique, mais plusieurs de leurs clients les questionnaient à savoir comment ils pouvaient aider les abeilles, dont l’état précaire des colonies est un fait connu depuis plusieurs années. Cette année, ces solutions simples comme éviter l’usage de pesticides et retarder la première tonte de la pelouse au printemps afin de laisser fleurir les pissenlits prennent encore plus de sens dans les circonstances et le message porte encore plus loin que l’an dernier.

Saint-Onésime-d’Ixworth

À Saint-Onésime-d’Ixworth, le Défi pissenlit a trouvé écho chez le conseiller municipal Patrick Lavoie qui est porteur de l’initiative. Copropriétaire de l’entreprise 40 Arpents qui fait l’élevage de porcs biologiques, il héberge chez lui des ruches de l’entreprise kamouraskoise Abeilles & Filles, qui le tient informé sur l’enjeu. Il a ensuite sensibilisé ses collègues élus sur cette question, au point où la Municipalité a choisi d’éviter la tonte sur ses terrains durant tout le mois de mai.

« On incite les citoyens à faire de même. Dans une petite communauté comme la nôtre, je crois que c’est possible de conscientiser la population à cette question. On souhaite même que les gens poursuivent durant l’été, en conservant en herbes hautes certaines parties de leur terrain inutilisées », ajoute-t-il.

Christina Fortin-Ménard est du même avis. Le mois de mai est un bon point de départ, mais rien n’empêche les gens d’en faire plus, tout l’été durant. Il est possible selon elle de réfléchir l’aménagement de nos terrains afin d’aider les abeilles, offrir des platebandes avec de la nourriture pour les insectes pollinisateurs et, bien sûr, éviter les pesticides.

 « Des coffrets de semences qui nourrissent les abeilles sont disponibles sur notre site internet, mais aussi des affichettes qui indiquent qu’on évite la tonte pour les abeilles et qui remplacent celles qu’on met habituellement sur les terrains quand on fait des traitements pour notre pelouse », poursuit-elle.

Et pour ceux qui voudraient diminuer l’impact visuel des pissenlits sur leur terrain, à la fin du mois, Christina Fortin-Ménard rappelle qu’il existe une multitude de recettes à faire avec la fleur, que se soit les jeunes feuilles en salade, la racine torréfiée qui remplace le café, ou la fleur qui peut servir à faire de la gelée de pissenlit. « Et n’oubliez pas que le pissenlit aère et apporte du calcium au sol. S’il est présent sur votre terrain, c’est peut-être parce que votre sol en a grandement besoin. »