Économie circulaire : Repartir la roue

De gauche à droite : Anik Briand, directrice générale de la SADC du Kamouraska; Émilie Dupont; Virginie Guibert; Alexandre Jolicoeur, animateur de symbiose industrielle. Photo : Maxime Paradis.

La roue n’avait pas arrêté de tourner, mais les deux dernières années pandémiques avaient certainement rendu plus ardue la mobilisation autour de la démarche d’économie circulaire dans la région. Le 10 juin a été l’occasion de rassembler les partenaires et de donner un nouveau souffle à ce projet audacieux porter depuis dix ans par la SADC du Kamouraska.

Une cinquantaine d’acteurs, certains provenant du milieu politique kamouraskois, d’autres issus des milieux institutionnel, entrepreneurial ou communautaire, ont répondu à l’appel de la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) du Kamouraska. Plusieurs impliqués depuis longtemps dans la démarche d’économie circulaire régionale ont pu témoigner de ce qui les a interpelés dans le projet à ses débuts plus officiels en 2015, sous l’œil attentif de nouveaux joueurs n’ayant joint le mouvement que tout récemment.

« Le Mouton Blanc a toujours travaillé dans l’optique de laisser une empreinte la plus minimale possible dans son environnement. Quand on a été approché par la SADC pour embarquer dans la roue, sachant comment le Kamouraska est fort en recherche et développement, on ne pouvait faire autrement que de voir une réussite de la démarche au bout de la ligne », a déclaré Pascal-André Bisson, copropriétaire de la fromagerie située à La Pocatière.

Une ligne du temps qui a retracé les faits saillants de l’économie circulaire en sol kamouraskois a toutefois permis de démontrer que la genèse du projet remonte à 2012. Parmi les premiers à vouloir pousser le concept au Québec, la SADC du Kamouraska avait essuyé plusieurs refus auprès des différents ministères gouvernementaux alors qu’elle cherchait par tous les moyens à trouver du financement pour lancer l’initiative.

Un appui financier important de Recyc-Québec en 2017 est ce qui a réellement permis à la symbiose industrielle — un réseau d’entreprises maillées ensemble qui font l’échange de ressources matérielles ou immatérielles — de prendre son envol en rassemblant une dizaine de partenaires kamouraskois. Outre Le Mouton Blanc, mentionnons Bombardier (maintenant Alstom), Normand, la MRC de Kamouraska, Biopterre, Co-éco, le Cégep de La Pocatière et les villes de Saint-Pascal et de La Pocatière comme les premiers ambassadeurs de la démarche.

Malgré des débuts difficiles, la persistance de la SADC contraste aujourd’hui avec la compréhension populaire que la démarche a su acquérir au fil des ans, au point où l’économie circulaire se trouve désormais pratiquement sur toutes les lèvres et nécessite moins d’explications, au point où d’autres concepts plus poussés comme l’économie de la fonctionnalité et de la coopération (EFC) se greffent désormais à la roue. La symbiose industrielle, qui s’étend maintenant à tout le Bas-Saint-Laurent par le biais des huit SADC, témoigne aussi de l’intégration de l’économie circulaire à une échelle plus régionale, malgré que dans toute la province, la directrice générale de Recyc-Québec, Sonia Gagné, avance que seulement 3,5 % de l’économie est actuellement « circularisée ».

Plutôt que décourager, ce chiffre a plutôt eu l’effet d’un énorme stimulant auprès du panel d’invités rassemblés ce jour-là au Centre communautaire de Kamouraska. La présentation d’une série d’initiatives réalisées à l’échelle du territoire ces dernières années a ensuite inspiré les réflexions et les discussions animées par Virginie Guibert de Faire ensemble autrement.

« L’objectif de l’activité était de se recrinquer, se mettre à jour, repartir la machine après deux ans de pandémie. On voulait réunir les anciens et les nouveaux acteurs de l’économie circulaire au Kamouraska, montrer les nouveaux usages et l’évolution du concept. Je crois que c’est mission accomplie », a souligné en fin de rencontre Émilie Dupont, conseillère en économie circulaire à la SADC du Kamouraska.

Activité de cocréation entre les participants. Photo : Maxime Paradis.