Après s’être rallié à Marie-Eve Proulx lors de l’élection de 2018 et avoir critiqué les libéraux à plusieurs reprises dans le passé pour sa réforme du réseau de la santé, l’homme d’affaires de La Pocatière Sylvain Lemieux portera finalement les couleurs libérales dans Côte-du-Sud, en vue du scrutin du 3 octobre prochain.
La rumeur n’était plus qu’un secret de polichinelle depuis quelques jours, mais l’annonce réalisée en compagnie de la cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ) Dominique Anglade est venue officialiser le tout le 2 août à Saint-Jean-Port-Joli. Sylvain Lemieux a d’abord été présenté par l’ancien député Norbert Morin et président de l’Association libérale de Côte-du-Sud comme un candidat aux solutions « innovantes ».
Lorsqu’il a pris la parole, le principal intéressé s’est essentiellement vendu comme un homme d’affaires depuis plus de 40 ans, lui qui est propriétaire d’un garage dont il a diversifié les activités dans la location de véhicules, l’entreposage et le déneigement au fil des ans. Il a aussi misé sur ses implications dans la communauté, en évoquant notamment sa participation au conseil d’administration de Développement économique La Pocatière.
Très mobilisé en 2018 autour de l’enjeu des soins de santé, dans la foulée de la réforme Barrette réalisée sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard, il avait été, un an auparavant, le cooroganisateur de la marche pour le maintien des soins de proximité à l’hôpital de La Pocatière, dont les ruptures de services répétées au bloc opératoire, par manque d’anesthésiologistes, ne cessaient de faire la manchette. Il dit aujourd’hui que le manque d’écoute du Parti libéral de l’époque l’avait incité à donner son appui à la députée caquiste actuelle. Quatre ans plus tard, il tire un constat décevant de Marie-Eve Proulx et choisi la « machine libérale », plutôt que se présenter indépendant comme il l’a déjà évoqué.
« J’avais espoir que des choses allaient changer (en santé), il ne s’est rien passé. M. Legault s’était présenté devant moi il y a quatre ans au nom de Marie-Eve Proulx et il s’était engagé à faire un changement administratif au niveau des hôpitaux. Il n’y a rien eu comme changement », regrette-t-il aujourd’hui.
Médecine vétérinaire
Séduit par la charte des régions de Dominique Anglade qui leur promet plus d’autonomie, Sylvain Lemieux avoue être motivé à se présenter aujourd’hui pour le PLQ avec le souhait de voir se concrétiser un changement dans la gestion administrative de l’État. Si ses opinions à ce sujet frisent par moment la vision conservatrice de la gestion étatique, il souligne que l’octroi de 650 000 $ pour la réalisation d’une étude d’opportunités au sujet de l’enseignement de la médecine vétérinaire à Rimouski, qui n’a jamais prise en compte La Pocatière, a été la bougie d’allumage de son saut en politique.
À ce chapitre, ni le candidat ni la cheffe du parti n’a pu dire si un gouvernement libéral allait renverser la décision de la CAQ de construire ce Pavillon de médecine vétérinaire à Rimouski plutôt qu’à La Pocatière. « Dans la Charte des régions on va identifier les priorités et il y aura des engagements locaux qui seront dévoilés durant la campagne électorale. Je vous invite à rester à l’affût », a ajouté Dominique Anglade, à la rescousse de son candidat.