Les études et le travail : un appel à la vigilance

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Quelques drapeaux rouges incitent les partenaires de la réussite éducative à lancer un appel à la vigilance afin de surveiller comment les jeunes du secondaire concilient l’école et leur travail à temps partiel.

Si travailler durant la période scolaire a des avantages pour certains, c’est le manque d’équilibre qui peut inquiéter les gens du milieu. Dans Chaudière-Appalaches plus particulièrement, les jeunes du secondaire travaillent plus que la moyenne provinciale. Surtout, ils travaillent plus d’heures qu’avant.

« Ce n’est pas mauvais de travailler. C’est le manque d’équilibre, le problème », résume Ariane Cyr, directrice de PRÉCA, Partenaires pour la réussite éducative de Chaudière-Appalaches.

Si les spécialistes estiment que 15 h par semaine est le maximum d’heures qu’un étudiant devrait consacrer au travail durant l’année scolaire, il reste que chaque jeune est différent. Cela dépend aussi de sa propre perception du travail et de l’école. Ainsi, s’il se gratifie plus à travailler et qu’il n’aime pas l’école, cela peut précipiter le décrochage scolaire.

Employeurs

L’appel n’est pas lancé seulement aux parents ou aux enseignants, mais aussi aux employeurs. « Il ne faut pas les montrer du doigt les “méchants employeurs” qui engagent des jeunes, car il y a du bon à travailler. On estime qu’ils ont un rôle à jouer dans l’horaire, dans le nombre d’heures. S’ils refusent de donner plus de 15 h par semaine, c’est à notre avis une belle mesure de conciliation », dit Ariane Cyr, ajoutant que les jeunes eux-mêmes doivent aussi fixer leurs limites avec leurs employeurs.

Une préoccupation est aussi importante en ce qui concerne les 11-14 ans. Les statistiques font toujours état des 15 ans et plus. « On navigue à l’aveugle, on ne sait pas tout concernant cette tranche d’âge. On sait toutefois que ça existe, qu’ils travaillent durant l’année scolaire. On sait aussi qu’un jeune, à partir du moment où il travaille, c’est rare qu’il diminue son nombre d’heures ; la tendance est plutôt à augmenter », ajoute-t-elle.

La littérature scientifique confirme que le travail peut être positif, en encourageant par exemple l’autonomie ou de nouveaux apprentissages. Toutefois, il est maintenant bien défini dans les écrits que le risque de décrochage scolaire augmente proportionnellement au nombre d’heures travaillées.

Aussi, la rareté de main-d’œuvre qui touchait plusieurs domaines a été exacerbée par la pandémie, et les employeurs font maintenant face à des besoins criants de personnel. Ainsi, tout porte à croire que cette situation encourage les jeunes à se lancer plus tôt qu’auparavant sur le marché du travail.