Rendez-vous des affaires : Main-d’œuvre, chaînes d’approvisionnement et climat au menu

Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe des placements au Québec de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Charles Milliard, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Isabelle Hudon, PDG de la Banque de développement du Canada, et Anne-Christine Charest, directrice de TVCK et animatrice du panel. Photo : Stéphanie Gendron

Un dîner-conférence offert dans le cadre du Rendez-vous des affaires 2022 affichait complet jeudi, alors que trois PDG de la province ont parlé de main-d’œuvre, de chaînes d’approvisionnement et de climat devant un auditoire d’affaires attentif.

Le député fédéral Bernard Généreux a réussi à rassembler une brochette impressionnante d’intervenants pour les deux journées du Rendez-vous des affaires 2022 au Centre Bombardier de La Pocatière, mais a frappé particulièrement fort jeudi midi avec Charles Milliard, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Isabelle Hudon, PDG de la Banque de développement du Canada, et Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe des placements au Québec de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Les trois étaient invités à discourir sur différents sujets devant une salle comble, dont le sujet de l’heure, la pénurie de main-d’œuvre.

Selon Charles Milliard, « on fait des colloques pour dire que ça va prendre 10 ans. On devrait faire moins de colloques et agir », a-t-il évoqué d’entrée de jeu. Il estime que l’on devrait davantage chiffrer la capacité réelle d’intégration en immigration. « Il faut trouver les 17 chiffres pour chacune des régions ».

De son côté, Kim Thomassin a souligné l’importance de prendre soin de la culture de son entreprise. « Il ne faut pas négliger les super talents de notre entreprise », a-t-elle répété.

Selon Isabelle Hudon, oui la pénurie de main-d’œuvre est un enjeu, mais les problèmes de chaînes d’approvisionnement deviennent de plus en plus préoccupants également.

Les entreprises ont toutes un rôle à jouer dans la transition vers une économie verte, ont dit les panélistes. « Gardons en tête que 40 % des émissions de gaz à effet de serre sont liés aux activités des PME. Ça ne fait pas de vous des coupables, mais je suis de celles qui croient que vos clients sont non négociables pour qu’on fasse les choses autrement. C’est de voir quelles actions on peut poser pour faire décroître notre empreinte », a dit Isabelle Hudon.

Charles Milliard a constaté qu’il y avait un changement de culture par rapport à l’environnement dans le milieu des entrepreneurs. « Il y a une conscientisation beaucoup plus grande. Les employeurs sont aussi dans les marches pour le climat, et quand ce ne sont pas eux, ce sont leurs enfants ou leurs employés. »

Les trois leaders croient que la cybersécurité n’est pas un sujet à prendre à la légère. Ils estiment que trop souvent, on a lié la cybersécurité aux grandes entreprises. Ce n’est plus le cas. « Vous détenez des données sensibles et c’est ce qu’ils (les pirates informatiques) cherchent. Il faut absolument se pencher sur ce dossier. Les données sont les actifs les plus importants, c’est ce qu’on entend de plus en plus », a souligné Isabelle Hudon.

À la rencontre de la région

Après le dîner-conférence sous forme de panel, tous ont souligné l’importance de participer à un tel événement, qui les a d’ailleurs grandement impressionnés par la qualité et la quantité d’invités. « On est basé à Montréal, mais notre cœur et notre focus c’est le développement économique régional. Des événements comme aujourd’hui, c’est l’essence de notre action. De la rencontre naissent les opportunités d’affaires », a confié le PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

Pour la première vice-présidente et cheffe des placements au Québec de la Caisse de dépôt et placement du Québec, il était incontournable d’être présente au premier Rendez-vous affaires 2022. « On veut venir à la rencontre des gens ; j’ai eu la chance de visiter l’usine d’Alstom, rencontrer des gens ici. C’est magique, il faut le faire plus souvent. C’est de montrer que la Caisse n’est pas juste une affaire de grandes entreprises basées dans les grands centres, c’est partout », a dit Kim Thomassin.