Des bémols au projet de mise aux normes de l’édifice municipal à Saint-Onésime

Esquisses, à titre suggestif, préparées par Atelier Guy architectes.

La consultation publique n’a toujours pas été tenue que déjà des voix s’élèvent et manifestent leur opposition au projet de mise aux normes de l’édifice municipal à Saint-Onésime-d’Ixworth. Le maire Benoît Pilotto, lui, persiste et signe : ce projet est nécessaire, et serait même prioritaire aux yeux du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH).

Ce projet se travaille depuis plus d’un an, selon le maire Pilotto. Évalué à 1,5 M$, il serait financé à la hauteur de 83 % par le Programme d’amélioration et de construction d’infrastructures municipales (PRACIM). La facture à débourser par la Municipalité serait donc de 255 000 $, selon les prévisions financières actuelles.

Essentiellement, le projet consiste à démolir et à reconstruire l’entrée du bâtiment où se trouve l’escalier qui relie le bureau municipal et la bibliothèque, à l’étage, à la salle communautaire Les Générations au rez-de-chaussée. Cette reconstruction viendrait avec un agrandissement d’une superficie de 45 m2 permettant d’ajouter un ascenseur pour les personnes à mobilité réduite.

« Le printemps dernier, un citoyen qui a des problèmes aux genoux et aux hanches est venu payer ses taxes ; on ne l’a jamais entendu arriver. Il a monté l’escalier actuel de peine et de misère avec sa marchette. Non seulement on ne respecte pas l’accessibilité universelle, mais l’inclinaison de nos marches n’est pas conforme aux exigences du code du bâtiment du Québec », explique Benoît Pilotto.

Cette particularité de l’édifice municipal ferait que le projet de mise aux normes défendu par le maire serait jugé prioritaire par la ministre Andrée Laforest, selon une lettre d’approbation de projet datée du 31 mai à laquelle la Municipalité de Saint-Onésime-d’Ixworth fait référence dans une communication visant à sonder l’opinion d’environ 750 contribuables onémisiens. À cet envoi, 61 personnes ont répondu favorablement au projet et 32 s’y opposent, des résultats que le maire Pilotto transpose dans la même proportion à la majorité silencieuse qui s’est abstenue de répondre.

« On prévoit une consultation publique le dimanche 23 octobre à 13 h. Les gens pourront en savoir davantage sur le projet à ce moment-là, et poser leurs questions », a-t-il ajouté.

Opposition

L’ancien conseiller municipal Marcel Lemieux réfléchit à se pointer à cette consultation. En entrevue avec l’animateur Rémi Beaulieu à la radio CHOX 97,5, il a fait appel à la mobilisation des citoyens de Saint-Onésime-d’Ixworth en les invitant à s’y présenter et à questionner « calmement et sereinement » l’administration municipale.

Selon lui, une mouture « plus sobre » de ce projet serait souhaitable, dans le contexte inflationniste actuel et d’augmentation des taux d’intérêt. Il s’interroge au passage sur la pertinence de cette mise aux normes, alors que la Municipalité de Saint-Onésime-d’Ixworth s’est engagée dans un projet d’étude visant à évaluer une fusion municipale ou des regroupements de services avec La Pocatière et ses voisines.

« Le rôle d’évaluation n’a pas été revu depuis six ans à Saint-Onésime. Avec la folie immobilière qu’on a connue dans les deux dernières années, tout est là pour nous assommer bientôt. Il y a aussi le projet de nouveau chalet des loisirs qui est dans l’air, qui – même s’il est subventionné – va nécessiter une mise de fonds de la Municipalité. Quand il est question de bâtir au Québec, il n’y a pas de problème, l’argent est là, mais pour entretenir, ensuite, c’est une autre histoire », a déclaré M. Lemieux.

Benoît Pilotto a reconnu qu’un nouveau rôle d’évaluation était à venir, mais que la Municipalité pourrait revoir le taux de sa taxe foncière advenant une augmentation trop importante. Il a également rappelé que Saint-Onésime-d’Ixworth était libre de dettes, à l’exception d’une part sur un camion à ordures partagé au sein de la Régie des matières résiduelles du Kamouraska-Ouest, ce qui lui fait dire qu’une somme de 255 000 $ divisée sur environ 750 comptes de taxes pourrait très bien être assumée par les citoyens sans les « égorger ».