Un citoyen régionaliste et travailleur communautaire bénévole de la région de Rimouski souhaite que l’Est-du-Québec se mobilise face au refus systématique des étudiants de l’Afrique francophone qui souhaitent venir étudier dans la région.
Cette situation a fait l’objet de plusieurs articles dans Le Placoteux. Le Cégep de La Pocatière n’échappe pas à la problématique. Le gouvernement fédéral a même avancé en octobre que les procédures seraient revues, et qu’un comité de travail était mis sur pied. Au Cégep de La Pocatière, on juge la situation préoccupante. Chaque année, l’institution reçoit plusieurs demandes d’admission en provenance de pays africains francophones, et de ce nombre plusieurs sont effectivement reportées à une session ultérieure à celle initialement visée lors de la demande d’admission.
Selon le Rimouskois Daniel Bénéteau, il faut vivement dénoncer cette situation qu’il juge inacceptable. Ce dernier parraine depuis plusieurs années la venue d’étudiants d’Haïti, qui seraient aussi refusés systématiquement ces derniers temps, selon lui.
Il déplore que ces immigrants aient pourtant obtenu leur certificat d’acceptation du Québec, ainsi que leur admission officielle dans un programme d’enseignement. Plusieurs ont aussi l’assurance de recevoir des bourses pour couvrir leurs frais. Néanmoins, on les refuse. « Il faut que l’Est-du-Québec se réveille. Qu’on se manifeste pour faire changer les choses. C’est impensable que ça se produise alors qu’on est en pénurie de main-d’œuvre aiguë », dit M. Bénéteau.
Il ajoute qu’Immigration Canada donne toujours les mêmes raisons à l’étudiant international pour justifier son refus, la première étant qu’il n’a pas la certitude que l’étudiant retournera dans son pays après sa diplomation. « Pourtant, le Québec priorise la venue et l’établissement d’étudiants internationaux pour contrer une pénurie de main-d’œuvre sévère », rappelle-t-il.
L’autre argument évoqué est que les fonctionnaires n’ont pas la certitude que l’étudiant a la capacité financière pour couvrir ses frais de scolarité et de subsistance, même si ces étudiants fournissent toutes les garanties financières en ce sens. « À titre d’exemple, je parraine depuis plusieurs années la venue d’étudiants d’Haïti, et je fournis toutes les garanties et tous les engagements financiers pour subvenir à leurs frais de scolarité, de subsistance et autres ».
Selon M. Bénéteau, la région est privée de nombreux étudiants internationaux qui parlent français et qui pourraient rester dans la région. Il déplore que ces derniers doivent utiliser leurs épargnes personnelles pour payer le processus d’obtention du permis d’étude. « Seule une réaction publique persistante de nos médias, de nos élus, de nos dirigeants, de nos cégeps, de l’UQAR, et des associations étudiantes et professorales pourra provoquer ce changement », conclut-il.
Daniel Béténeau en compagnie d’étudiants et d’amis haïtiens lors de la collation des grades à l’UQAR en octobre 2022.