Les MRC de l’Islet et du Kamouraska et la COP 15

Photo : Unsplash.com

Au moment d’écrire ces lignes, la 15 COP venait tout juste de prendre fin. Aux petites heures du matin, les représentants d’institutions et de la société civile des 196 pays de l’ONU ont conclu un accord historique.

L’accord a pour objectif phare la protection de 30 % des terres et des mers, hôtes de la biodiversité, de la planète d’ici 2030. Pourquoi? Nous assistons à un rythme effréné de la disparition des espèces animales et végétales sur Terre, l’extinction la plus rapide depuis les dinosaures.

Il est estimé que plus d’un million d’espèces animales et végétales sont actuellement menacées d’extinction. En plus des changements climatiques, dans de nombreuses régions du monde l’agriculture et l’urbanisation sont responsables de plus de 80 % de la perte de biodiversité. Au Québec, on dénombre près de 153 espèces menacées, vulnérables ou susceptibles de l’être, dont le caribou des bois. Dans la belle province, les milieux naturels possédant le statut d’aires protégées se situent majoritairement dans le Nord-du-Québec. À l’automne 2020, alors que le gouvernement annonçait l’atteinte de l’objectif de conservation de 17 % de son territoire, on apprenait que 83 projets d’aires protégées situées dans les limites de la forêt commerciale avaient été rejetés, la plupart soutenus par leur communauté. Le projet du lac de l’Est fait partie de ces oubliés.

Les régions et municipalités doivent faire preuve de leadership en matière de protection de la biodiversité. Elles sont près de leurs collectivités et ont le pouvoir de gérer une partie des activités se déroulant sur leur territoire. Or, la dépendance financière des municipalités à l’impôt foncier accentue la problématique de développement en milieux naturels comme sur des caps rocheux en bordure de fleuve en forêts côtières, en zones humides en pleine forêt ou dans les derniers secteurs boisés de municipalités agricoles.

Que peuvent faire dans l’immédiat les municipalités? Préserver l’intégrité des milieux naturels déjà présents sur leur territoire et les relier entre eux par l’entremise de corridors verts (pistes cyclables) et bleus (rivière et leurs bandes riveraines). Elles gagneraient à inciter les citoyens à protéger la biodiversité en adhérant à des programmes de protection d’espèces emblématiques comme devenir amie des monarques (Fondation David Suzuki) ou des oiseaux (Nature Canada). Le but est de privilégier des espèces indigènes et nectarifères dans les espaces verts publics et privés, ce qui favorise non seulement les espèces ciblées, mais toute la chaîne alimentaire. Sachant que les espèces exotiques envahissantes (renouée du Japon, berce du Caucase, phragmite, etc.) contribuent à réduire la biodiversité des milieux naturels, le programme de lutte aux envahisseurs de la Fondation de la faune du Québec offre du financement et du soutien.

De plus, pour répondre à la cible chiffrée de réduction de l’usage des pesticides de l’accord de la COP 15, commencer par interdire l’usage des pesticides dans les espaces publics et dans les jardins privés en est un autre. Bref, des actions simples peuvent déjà être mises de l’avant.

Valérie Boulet-Thuotte, Saint-Pacôme