On prévoit déjà que plusieurs vies seront sauvées. Un appareil à massage cardiaque automatisé sera bientôt à la disposition du personnel soignant du centre hospitalier de La Pocatière. La Fondation de l’hôpital de Notre-Dame-de-Fatima investira 25 000 $ dans son acquisition.
Appelé LUCAS, cet appareil à massage cardiaque automatisé a déjà fait son apparition dans quelques centres hospitaliers du Québec. Maryse Pelletier, directrice générale de la Fondation, croit que l’hôpital de Notre-Dame-de-Fatima sera le premier, ou l’un des rares au Bas-Saint-Laurent, à en disposer. « On croit vraiment que ça peut faire la différence. Aussi investis que soient les humains lors d’un massage cardiaque, ce qu’on comprend c’est que c’est pratiquement impossible de le réussir à la perfection », exprime-t-elle.
La Dre Claudine Rancourt, médecin-cheffe de l’urgence, confirme ces dires. Un massage cardiaque nécessite d’écraser le tiers du thorax, et puis de le relâcher au complet entre 100 et 120 fois par minute. Toutes les deux minutes, un nouveau préposé doit prendre le relais, et ainsi de suite, en boucle, parfois durant des dizaines de minutes. « Après la défibrillation, lorsque le patient se retrouve avec un rythme anormal, le massage cardiaque est ce qui sauve le plus de vies. Tous les médicaments qu’on peut administrer pour essayer de ramener quelqu’un sont beaucoup moins efficaces que ça. Raison de plus pour qu’il soit bien réalisé », poursuit l’urgentiste.
Or, il est prouvé, selon la Dre Rancourt, que les êtres humains les mieux entraînés commettent inévitablement des erreurs lors d’un massage cardiaque. Avec l’appareil LUCAS, il sera possible de régler les problèmes les plus fréquents qui peuvent survenir en salle de réanimation, comme le manque de bras en contexte de ressources limitées, la réduction des interruptions lors du changement de personne, et l’inconstance dans l’administration du massage.
Campagne d’adhésion
LUCAS ne pourra pas être utilisé sur des enfants, mais l’appareil risque de se rendre au-delà des urgences, et de se promener un peu partout sur les étages de l’hôpital de Notre-Dame-de-Fatima. Selon la médecin-cheffe de l’urgence, les préposés aux soins du centre hospitalier pocatois réalisent environ dix massages cardiaques aux urgences par année, alors que cinq peuvent être faits en moyenne ailleurs dans l’hôpital auprès de patients aux soins intensifs ou déjà hospitalisés.
« Ce n’est pas la quantité de massages cardiaques réalisés qui a guidé notre décision de faire l’acquisition de cet appareil, mais la possibilité de sauver un nombre plus important de vies. Un hôpital bien équipé, c’est rassurant pour la population, et c’est aussi plus intéressant pour le recrutement et la rétention des ressources humaines », poursuit Maryse Pelletier.
La Fondation compte utiliser les revenus de sa campagne d’adhésion pour faire l’acquisition du masseur cardiaque automatisé au courant de l’année 2023. L’annonce de cet achat vient aussi souligner le 40e anniversaire de la Fondation, constituée en 1983, qui a depuis réinvesti 2 M$ en équipements dans les installations de santé du Kamouraska. Forte de 200 membres en temps normal, la Fondation de l’Hôpital Notre-Dame-de-Fatima s’est fixé l’atteinte d’un objectif de 400 membres individuels et corporatifs pour cette étape anniversaire.