Projet-pilote pour l’épanouissement et le développement des enfants vivant de l’isolement

Photo : Stephen Andrews (unsplash.com)

Une aide financière sera accordée à la Maison de la Famille de la MRC L’Islet dans le cadre du Grand chantier pour les familles, un projet-pilote cherchant à mieux soutenir les familles isolées. Celui-ci donne suite aux recommandations de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (Commission Laurent).

En concertation avec L’aventure 0-5 ans, un comité de travail composé d’organismes, d’organisations et de parents des MRC de L’Islet et de Montmagny « ayant à cœur le bien-être des zéros à cinq ans et de leurs parents », la Maison de la Famille accompagnera une personne-ressource pour contribuer à l’épanouissement et au développement des enfants de la tranche d’âge ciblée.

« Si on a un enfant de zéro à cinq ans, et qu’avant d’entrer à l’école il est complètement isolé puisqu’il ne sort pas de chez lui, il n’a pas beaucoup la chance de socialiser, il ne reçoit pas de services et n’est pas stimulé, alors il y a un risque qu’il ne se développe pas à son plein potentiel », soutient Marie-Mylie Lavergne, codirectrice de la Maison de la Famille. Pendant les trois prochaines années, leur participation au projet-pilote du Grand chantier pour les familles mettra à l’essai une stratégie pour contrer le risque en question.

Travail de proximité

Le projet gravite autour d’une personne-ressource engagée pour faire du « travail de proximité ». « Son rôle, ce n’est pas d’être une intervenante psychosociale en tant que telle. C’est d’aller à la rencontre des familles, de créer un lien de confiance, et ensuite de les diriger vers les services qui seraient utiles pour eux », explique la codirectrice.

Il est parfois ardu pour les organismes comme la Maison de la Famille de venir en aide aux familles à risque. « Il peut arriver qu’on ait une famille pour laquelle on sait qu’elle utilise peu de services, et on essaie de lui en offrir d’autres, mais c’est difficile », explique Marie-Mylie. Effectivement, selon la Commission Laurent, certaines familles « ne viennent pas nécessairement vers les services par méfiance, par méconnaissance ou par faute de ressources. »

Pour réussir à rejoindre les familles isolées, l’intervenante de proximité se présenterait à des endroits susceptibles d’être fréquentés par ces familles, comme des fêtes de village, dans les friperies, dans les banques alimentaires, ou tout simplement dans un parc. « C’est vraiment un travail de terrain », souligne Marie-Mylie.

Carburant financier

« Les organismes communautaires sont un maillon important du cercle de bienveillance autour des enfants. Ils contribuent à tisser le filet social autour des jeunes et des parents en mettant en place des services préventifs et éducatifs », écrit la Commission Laurent. Elle constate aussi que malgré leur rôle essentiel, ils ne sont pas financés adéquatement.

La Maison de la Famille de la MRC de L’Islet en était déjà bien consciente ; le manque de temps et de ressources représenterait un enjeu important dans leur capacité à cibler adéquatement les besoins des familles isolées. « On était vraiment intéressé à avoir quelqu’un spécifiquement engagé pour le travail de proximité. L’idée de déployer ce projet-là en concertation [avec L’aventure 0-5 ans] nous allumait parce que c’est vraiment façon de faire pour s’assurer d’offrir un service qui est complémentaire à ce qui est déjà offert sur notre territoire », explique Marie-Mylie.

Chaque organisme participant se verra accorder 55 000 $ par année pour les trois ans du projet pilote.