La Pocatière : Les arbres s’invitent au conseil municipal

Photo : Olena Sergienko (unsplash.com)

Une « politique de l’arbre » a pour objectif global de protéger et de valoriser les arbres d’un territoire donné. Plusieurs endroits, dont Montréal et Rivière-du-Loup, se sont dotés d’une telle politique, adaptée à leurs besoins. C’est maintenant au tour de La Pocatière d’élaborer la sienne.

C’est depuis 2018 que la Ville envisage d’adopter une politique de l’arbre, explique Émélie Lapierre, coordonnatrice des Services horticoles de la ville de La Pocatière. Plusieurs citoyens auraient exprimé leur désir de conserver les boisés du territoire, entre autres par une gestion plus serrée. « On se rend compte qu’il y a des pratiques qui sont dommageables, et on sentait qu’il fallait recadrer ça un peu mieux et faire connaître la réglementation », exprime-t-elle. Il arrive, par exemple, que des citoyens coupent des arbres sans permis, ne sachant pas qu’un permis est nécessaire.

Outre les préoccupations citoyennes, La Pocatière reconnaît la pertinence de développer un plan d’action pour protéger la verdure sur son territoire. La coordonnatrice note une inquiétude envers l’agrile du frêne. Arrivé dans le Kamouraska il y a quelques années, ce coléoptère s’attaque à cette essence d’arbre. « On a beaucoup de frênes sur nos terrains municipaux. Si d’un jour à l’autre il fallait tous les couper, et qu’on n’avait pas prévu notre coup d’avance, on va se retrouver le bec à l’eau », prévient-elle. Considérant aussi les conséquences des îlots de chaleur et les dangers du changement climatique, une politique de l’arbre devenait donc quelque chose « d’incontournable ».

Diagnostic

Pour élaborer un plan d’action pour améliorer la gestion des arbres au niveau municipal, et donc créer une politique de l’arbre, il faut d’abord brosser un portrait de la situation. Au menu : réaliser un inventaire des arbres, prendre connaissance de la couverture forestière et des autres caractéristiques pouvant indiquer les éléments du milieu à améliorer.

Ce processus a été entamé au printemps 2021, mais la pandémie et un congé de maternité auraient contraint la Ville à le ralentir. Le travail a repris en février de cette année, et avec vigueur : l’objectif est d’avoir terminé le « diagnostic » et de s’en servir pour monter un plan d’action d’ici « le retour des fêtes ».

La politique de l’arbre se veut aussi un outil pour les citoyens, les commerçants et les entreprises. On y trouvera, entre autres, des détails techniques sur les bonnes méthodes de plantation d’arbres, « pour ne pas avoir de mauvaises surprises, dix à quinze ans plus tard » si l’arbre avait été placé à un mauvais endroit. On souhaite aussi informer les Pocatois des bienfaits de l’arbre, ce qu’il apporte au milieu de vie et pourquoi il est important de le protéger.

Émélie Lapierre tient à préciser que bien que l’élaboration de la politique de l’arbre comprenne un volet de consultation citoyenne, une portion importante celle-ci a déjà été réalisée par le biais d’autres « grosses consultations publiques ». Le lancement de la politique est prévu pour le début de l’année 2024.