L’histoire s’apparente à celle du deuxième volet de la franchise Les Boys. Quatorze gars de 40 à 60 ans partent pour l’Europe avec l’intention de participer à un tournoi de hockey international. Là où l’histoire diffère? Le pays, et les motivations derrière l’aventure. Mais tout comme Les Boys, ce voyage entre chums promet d’être tout sauf ennuyant.
Avec des si, on ne va guère loin. La Ligue des chums du vendredi en sait quelque chose. Depuis des années, ce groupe de hockeyeurs amateurs de La Pocatière et ses environs évoque la possibilité de participer à un tournoi de hockey international, un trip entre gars, possiblement le dernier qu’ils vont se payer dans leur vie. À force de si, l’idée n’a jamais abouti. Une pandémie plus tard, ce rêve qu’on aimait évoquer autour d’une bière après le match amical du vendredi n’était même plus sur les écrans radars.
Comme dans toute bonne histoire au cinéma, un élément déclencheur et un accélérateur, l’un positif et l’autre plus émotif, ont précipité les choses. « J’ai recommencé à jouer au hockey l’an passé », raconte Mario Arbour, alias l’élément déclencheur. Lors d’une autre de ces discussions d’après-match, ce vieux rêve de leur ami Jean Sasseville, ancien responsable de la ligue, est revenu sur la table. « Le décès de Jean, c’est ce qui a accéléré la réflexion. On s’est dit que si ce n’était pas maintenant, ça ne se ferait jamais. Je me suis mis sur le téléphone le lendemain, et la partie suivante, je suis débarqué avec la documentation », poursuit Mario.
La décision n’a pas été difficile à prendre. D’une seule voix, les 14 joueurs de la ligue ont accepté de partir. « On ne pensait pas que tout le monde embarquerait. On est contents, car c’est en quelque sorte un hommage à Jean. On sait qu’il va être avec nous pour cette aventure-là », enchaîne Marco Bélanger.
Expérience d’une vie
Les 14 joueurs partiront pour la Suède le 21 mai prochain. Le retour est prévu sept jours plus tard, le 28 mai. L’essentiel du voyage tourne autour du tournoi de hockey à Uppsala, mais un peu de tourisme à Stockholm en début de séjour et une croisière à la toute fin permettront aux participants de joindre l’utile à l’agréable. « On joue quatre parties sûres, cinq, tout dépendant comment on se classe », résume Mario Arbour, capitaine de l’équipe.
Ses assistants Marco Bélanger et Christian Anctil affirment pour leur part ne pas savoir à quel type de calibre s’attendre, ni la provenance des joueurs des autres pays. Ils savent néanmoins que le Canada sera bien représenté par trois équipes, la leur et deux autres de la région de Montréal. « C’est l’expérience d’une vie. Certains des joueurs de l’équipe n’ont jamais voyagé. Aller en Suède, c’était encore impensable pour eux il y a à peine quelques semaines », s’exclament-ils.
Raison de plus pour ne pas prendre les choses à la légère. Un commanditaire, les Tourbières Lambert, a été attaché au projet. Il a accepté de commanditer le coût des inscriptions des quatorze joueurs, en plus de payer un chandail réversible, bleu d’un côté en référence aux défunts Nordiques de Québec, rouge de l’autre pour les Canadiens de Montréal. L’inscription Sweden 2023 Lapuck fait un clin d’œil à la fois au sport et à la ville de La Pocatière, d’où proviennent la plupart des membres de l’équipe. « On a aussi fait un chandail pour Jean, qu’on a tous autographié et remis à son père. On s’en va gagner ça pour lui », conclut le capitaine.