Les pluies diluviennes des dernières semaines causent une situation sans précédent à l’usine de filtration d’eau de Saint-Pascal. Un bris survenu à une pompe force la Ville à émettre un avis d’ébullition, à lancer un appel à la diminution de la consommation, et à importer de l’eau de Rivière-du-Loup pour une durée indéterminée.
La situation est pour le moins paradoxale. Alors que l’eau ne manque pas cette année, Saint-Pascal demandait déjà à ses résidents et aux entreprises de diminuer leur consommation en eau depuis le 11 août dernier. « On puise notre eau directement dans la rivière Kamouraska. Mais avec les fortes pluies qu’on a connues dernièrement, l’eau se retrouve avec plus de matières en suspension, ce qui nous a obligés à diminuer notre capacité de traitement à l’usine pour mieux la filtrer », a expliqué la mairesse, Solange Morneau.
La situation revenait toutefois à la normale, lorsqu’un bris survenu à une pompe de l’usine est venu remettre « du sable dans l’engrenage », le 16 août en journée. « On ne vit pas une panique d’urgence, car on est bien accompagné par la firme Aquatech pour trouver des solutions à court, moyen et long terme », a tenu à assurer Mme Morneau.
Rivière-du-Loup
Or, la situation a été jugée suffisamment critique pour « commander » de l’eau à Rivière-du-Loup. Des camions transportant chacun 32 mètres cubes d’eau se relayeront pour augmenter le niveau du réservoir de 500 000 gallons de la route Centrale, qui alimente ensuite tout le réseau d’aqueduc de la ville, et cela, tant que l’usine ne suffira pas à la tâche par elle-même.
« On ne sait pas encore combien de temps ça va durer, ni les coûts. Notre priorité est d’avoir assez d’eau pour suffire aux besoins essentiels des Pascaliens et assurer la sécurité en cas d’incendie », a ajouté la mairesse
L’ajout au réseau de cette eau en provenance d’ailleurs force la Ville de Saint-Pascal à instaurer un avis d’ébullition. Elle demande également la collaboration de la population et des entreprises pour poursuivre la diminution de leur consommation en eau potable. « Pas de lavage de voiture, moins de vaisselle et de lessive, pas d’arrosage de pelouses, et idéalement pas de bains, a énuméré Solange Morneau. Il faut à tout prix éviter de consommer de trop grandes quantités. » Définir l’image mise en avant
Durée indéterminée
Toutes ces mesures sont mises en place pour une durée indéterminée. Saint-Pascal a bien précisé qu’elle tiendra les médias informés de l’évolution de la situation par communiqué de presse, et que la population pourrait se tourner autrement vers les médias sociaux, ou vers le système d’alerte de la Ville auquel il est possible de s’abonner sur le site villesaintpascal.com.
L’impossibilité pour la Ville de Saint-Pascal de fournir un échéancier s’explique par la difficulté à trouver une pompe de remplacement, un équipement spécialisé qui ne se vend pas « à la quincaillerie du coin », a imagé la mairesse. Les problèmes d’approvisionnement qui se poursuivent un peu partout font que la Ville est à évaluer des solutions temporaires, comme la possibilité de réparer l’équipement, ou encore de trouver « une pompe usagée qui pourrait faire l’affaire ». « C’est tellement inattendu qu’on ne sait pas quand ça sera réglé », avoue la mairesse.
Solange Morneau estime néanmoins que la Ville de Saint-Pascal devra mettre à niveau ses installations en eau potable pour mieux faire face aux situations climatiques exceptionnelles comme celles vécues cet été. Les installations actuelles sont âgées de 23 ans.