Dans cette chronique du temps des fêtes, période durant laquelle le consommateur ouvre allègrement son portefeuille, je vais vous présenter un projet, réalisé au printemps dernier, qui s’inscrit dans le courant de l’économie circulaire, et dans la remise en question de nos modes de production et de consommation.
Fany Moreau-Harvey, technicienne en génie physique au Cégep de La Pocatière, a réalisé au fil de huit rencontres un projet de revalorisation de l’électronique avec la classe de quatrième secondaire de Noémie Lévesque à l’école polyvalente de La Pocatière.
Le but était de fabriquer un mini traceur-crayon, c’est-à-dire une machine contrôlée par ordinateur permettant de faire des dessins. Basé sur le même principe de fabrication qu’une imprimante 3D, ce projet permettait aux étudiants de se familiariser avec les technologies de fabrication numérique.
Les moteurs utilisés provenaient de lecteurs DVD désuets. En plus de sa valeur pédagogique, il s’agissait d’un projet de surcyclage permettant de fabriquer un objet ayant plus de valeur que les composantes électroniques devenues rebuts. Les plans et les logiciels utilisés provenaient de sources libres. On peut trouver l’information entre autres sur le site instructables.com, ou en faisant une recherche avec les termes « mini CNC plotter old DVD drives » sur votre fureteur préféré.
Les objectifs et les apprentissages sous-jacents étaient nombreux. Les jeunes ont pu découvrir le monde de l’innovation collaborative. Ils ont fait du dessin 3D, de l’impression 3D, de la brasure, du montage mécanique et électrique, et de la programmation. Ils ont été amenés à réfléchir à nos modes de fabrication actuels qui ne favorisent pas la réparation ou la revalorisation des composantes.
Amener 19 étudiants du secondaire à se concentrer assez longtemps pour mener le montage jusqu’au bout fut un défi de taille! Même si tous n’y sont pas arrivés, la fierté et l’altruisme que montraient les équipes les plus rapides envers les équipes rencontrant des obstacles valaient les efforts. Pour la conceptrice de l’activité, rien de plus formateur que de « se mettre les mains dedans », et d’apprendre par essais et erreurs. Prêtes à répéter la collaboration pour la poursuite du projet, Audrey Maisonneuve (technicienne du cours) et Noémie sont animées d’une passion contagieuse. On en profite pour saluer leur travail, et le service qu’elles rendent à la communauté en transmettant aux prochaines générations l’importance de préserver nos ressources, et de sortir du mode de consommation linéaire qui n’est pas soutenable à long terme.
Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet Écosystème d’innovation pour une transition socioécologique au collégial soutenu par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec. Espérons que les initiatives du genre se multiplieront, et permettront à terme de mener à des changements plus larges de nos habitudes de vie, et de rendre nos communautés plus résilientes pour répondre aux défis environnementaux actuels et à venir.
Collaboration spéciale : Éric Dufresne