Saint-Jean-Port-Joli est connue depuis longtemps pour son apport à la culture québécoise. Elle a vu naître les sculpteurs Bourgault, lesquels ont contribué à l’émergence d’une tradition, celle de la sculpture sur bois.
Né le 8 juin 1897, Médard est issu du mariage de Magloire Bourgault et d’Émilie Legros. Autodidacte, il porte un intérêt à la sculpture. Arthur Fournier, sculpteur au canif de Saint-Jean-Port-Joli, l’encourage fortement à progresser dans cet art. De passage sur la Côte-du-Sud en 1930, l’anthropologue Marius Barbeau l’encourage à vendre ses œuvres. Grâce à la croissance du tourisme et aux médias, les œuvres de Médard deviennent fort populaires. Ses sculptures représentent des scènes de la vie quotidienne dans le monde rural. Il reçoit donc un nombre impressionnant de commandes qui l’amènent à améliorer et à adapter son style, tout en conservant son indépendance.
Médard se tourne graduellement vers l’art religieux puisque les commandes viennent des paroisses et des communautés religieuses. Ses sculptures (Vierge au blé, chemins de croix) se retrouvent dans plusieurs églises catholiques aujourd’hui, notamment à l’église de Saint-Jean-Port-Joli. Par ailleurs, Médard s’intéresse à l’art profane, et s’inspire des légendes canadiennes pour ses sculptures. Fasciné par les œuvres de Rodin et de Michel-Ange, il touche également à la sculpture du nu.
Avec son frère Jean-Julien, Médard ouvre un atelier-école en 1940. À ses débuts, il compte une quinzaine d’apprentis, et une partie du financement provient du gouvernement du Québec. Toutefois, cet atelier cessera ses activités en raison du manque de financement du gouvernement du Québec. L’héritage artistique de Médard Bourgault est inestimable aujourd’hui. En témoignent ses œuvres qui se retrouvent partout dans le monde. Parmi ses réalisations, mentionnons douze bas-reliefs qui ornent les murs du salon de sa maison.
Pour en savoir plus : Jean-François Blanchette, Médard Bourgault et ses héritiers, un siècle de sculpture à Saint-Jean-Port-Joli, Société québécoise d’ethnologie, 2023, 263 pages.