L’infrastructure de balle au mur du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière dispose d’une citation patrimoniale à la Ville de La Pocatière. Légalement, son propriétaire ne peut pas en faire ce qu’il veut, encore moins la détruire, malgré une rumeur tenace l’automne dernier.
À l’aube de son 200e anniversaire, le Collège souhaite plutôt donner l’amour qui lui revient à cette infrastructure unique au Québec, victime d’un incendie du côté nord il y a à peine un an. Le site environnant, qui forme une sorte de terrasse avec une vue imprenable sur le Saint-Laurent, serait aussi mis en valeur de belle façon avec des aménagements sportifs qui bénéficieraient autant aux élèves qu’à la communauté.
« C’est le legs que nous souhaitons laisser à La Pocatière et à la région pour nos 200 ans », a indiqué Stéphane Lemelin, directeur général du Collège.
S’il se concrétisait, le projet aurait pratiquement des allures de petit complexe culturel et sportif, comme celui envisagé à Montmagny. La structure de balle au mur passerait de dix à six box, son centre serait transformé en terrain de basketball extérieur pouvant aussi accueillir une scène pour la tenue de spectacles, et les terrains environnants seraient dotés d’une piste d’athlétisme digne de ce nom, avec en son centre un terrain de football naturel pouvant aussi faire office de terrain de soccer.
« On doit absolument sauver les balles au mur, c’est primordial. Mais si c’est de la brousse autour, ce n’est pas mieux », a imagé le directeur.
Or, la structure, vieille de 100 ans, a été érigée sur des troncs d’arbres tout aussi vieux en âge. Le défi technique que cela représente fait démarrer le projet au moins à 500 000 $, selon les chiffres avancés par Stéphane Lemelin à l’automne 2023.
Le coût total, avec les infrastructures environnantes, est évalué à 3 M$. Le directeur du collège mentionne que des partenaires sont déjà engagés pour environ 1 M$, mais qu’il est utopique de croire que ce projet puisse se réaliser sur la seule base de partenaires privés.
« Si on ne reçoit pas une aide financière gouvernementale, on n’a pas les reins assez solides pour assumer seul la facture », poursuit Stéphane Lemelin, dont l’institution d’enseignement privé est actuellement en campagne de financement, non seulement pour la préservation du joyau architectural de son bâtiment principal, mais également pour la persévérance scolaire et l’appui aux élèves.
Obtenir sa juste part du PAFIRSPA, programme pour lequel le Collège a aussi postulé, serait un coup de pouce plus qu’appréciable dans les circonstances. Stéphane Lemelin est positif, mais il sait qu’il n’est pas seul en lice en Côte-du-Sud et à l’échelle du Québec.
« Pour avoir parlé à des gens du ministère du Sport, du Loisir et du Plein air, il y aurait presque 2 G$ de projets qui ont été déposés. Ce qui peut nous aider, c’est qu’il s’agit des seules balles au mur encore existantes au Québec. Cette particularité nous donne peut-être un avantage. »