Fin des messes au monastère des Visitandines : Une tradition qui s’éteint

La chapelle où les fidèles se recueillaient pour la messe. Photo : Marc Larouche

La disparition des messes dominicales dans la chapelle du monastère représente un coup dur pour les fidèles qui y assistaient régulièrement. Pour eux, ces célébrations constituaient un moment privilégié de recueillement et de communion, et ils en appréciaient l’atmosphère paisible.

Fidèles du monastère depuis de nombreuses années, Madeleine Sirois et Gaston Gagnon se disent tristes face à cette fermeture. « C’est un deuil pour nous. C’est d’autant plus triste que ces endroits de recueillement et de paix, nous en avons de plus en plus besoin en ce moment, disent-ils. On y trouvait une grande spiritualité et une ambiance de calme qui nous permettait de nous ressourcer. »

Normand Fortin, un autre fidèle, venait de Rivière-Ouelle pour assister aux messes du matin au monastère depuis plus d’une dizaine d’années. « La chapelle et son ambiance sont pour moi un havre de paix, de prière et de discernement où j’aime me recueillir dans le silence, avant ou après les messes. Ce silence, souvent, nous ne le retrouvons plus dans nos églises, dit-il. La nouvelle de la fermeture m’attriste beaucoup pour une raison très égoïste : je perdrai mon havre de paix, où m’attend à chaque fois mon Créateur dans le silence du tabernacle. Avec la fermeture de nos églises durant la semaine, ces lieux sont de plus en plus rares. »

M. Fortin parle des religieuses comme de « paratonnerres spirituels », à qui il confiait de temps à autre ses intentions de prières, convaincu qu’avec leur aide, ses prières auraient plus de chance d’atteindre la cible et d’être exaucées. « Ces compagnes dans la prière me manqueront beaucoup, et cela m’attriste énormément. Je suis certain que cette tristesse est quadruplée chez les religieuses elles-mêmes. Quelle lecture peut-on faire de cette fermeture? Ce sera un discernement que j’aurai à faire… mais où? »

La fermeture du monastère des Visitandines est un signe supplémentaire du déclin de la pratique religieuse au Québec. De plus en plus de gens délaissent les églises traditionnelles, et les communautés religieuses peinent à recruter de nouveaux membres.

Qu’adviendra-t-il des fidèles qui assistaient aux messes dominicales au monastère des Visitandines? S’ils ne se tournent pas vers d’autres églises de la région, certains d’entre eux pourraient, sans pour autant abandonner leurs croyances, cesser de pratiquer leur religion. La disparition de ce lieu de culte historique, et la cessation des messes dominicales qu’il accueillait marquent une page qui se tourne dans l’histoire religieuse de La Pocatière.

Petite histoire

Fondé en 1959, le monastère des Sœurs de la Visitation à La Pocatière a marqué l’histoire religieuse et sociale de la région du Bas-Saint-Laurent pendant plus de 60 ans.

L’arrivée des Sœurs de la Visitation à La Pocatière répondait à un besoin croissant d’éducation et de services spirituels dans la région. Inspirées par la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, elles ont rapidement établi une présence importante.

Amour et compassion

Les Sœurs de la Visitation sont officiellement appelées l’ordre de la Visitation de Sainte-Marie. Fondée en 1618 par saint François de Sales et sainte Jeanne-Françoise de Chantal, la congrégation se distingue par son charisme d’amour et de compassion. Les Sœurs de la Visitation se consacrent à la prière, à la contemplation et au service des autres. Elles s’engagent à vivre une vie simple et austère.

Le monastère qui a accueilli les Sœurs de la Visitation durant plus de 60 ans à La Pocatière. Photo : Marc Larouche