Le conseiller numéro cinq de la Municipalité de Sainte-Félicité-de-L’Islet n’a pas aimé lire — ce qu’il désigne comme étant une campagne de salissage — l’article concernant la division qui règne actuellement au conseil, relativement à la reconversion du bâtiment de l’église et au Festival Fleurdelisé. Rencontré dans sa demeure par Le Placoteux, Lucien Pelletier a souhaité donner sa version de l’histoire.
« D’abord, nous avons été atterrés de lire cette atteinte gratuite et sans fondement à notre réputation, mélangeant plusieurs projets qui ne devraient pas l’être […] je veux rétablir les faits », a-t-il déclaré d’entrée de jeu.
Le Festival Fleurdelisé
Le Festival Fleurdelisé s’étant vu refuser une commandite de 2500 $ par le conseil et l’accès à l’église du 22 juin au 22 juillet pour l’organisation d’une exposition, Lucien Pelletier a tenu à séparer les dossiers. « Le Festival Fleurdelisé est un événement dont nous sommes tous très fiers. La tenue d’une exposition pour un mois et la conversion de notre église en centre d’art n’ont aucun lien entre eux, si ce n’est qu’ils sont menés par le fils du maire (Samuel Saint-Pierre) », a-t-il dit.
Selon lui, le refus de l’octroi d’une subvention au festival est une réponse en lien avec une manœuvre financière du clan Saint-Pierre cherchant à s’opposer au projet de conversion de l’église en logements en finançant leur visée culturelle. « Il y avait 2000 $ là-dedans, plus un autre 5000 $ de la Municipalité prévu pour monter un projet afin de contrecarrer celui des logements », a déclaré avec aplomb M. Pelletier.
Une demande du conseil a aussi été faite afin de connaître les états financiers du Festival Fleurdelisée avant d’octroyer la subvention demandée, afin de savoir où allait l’argent donné, mais le festival a refusé, prétextant qu’il est un organisme à but non lucratif (OBNL) et non un organisme sous charge municipale, et que ses états financiers sont uniquement dévoilés devant la population une fois l’an, durant son assemblée générale qui a lieu à l’automne.
« J’ai voté par le passé pour l’octroi de la commandite au festival, mais-là, ils sont tout le temps à nous travailler dans le dos pour couler le projet de l’église. Ce n’est pas nous qui provoquons l’affrontement, c’est eux, car je ne suis pas contre leur projet. […] Le maire a déjà dit en assemblée qu’il ferait tout en son pouvoir pour que le projet ne se concrétise pas. […) On doit même [Lucien Pelletier et Réjean Morneau] se présenter aux réunions du conseil des maires de la MRC afin de savoir ce qui se passe », a exprimé le conseiller.
Le projet de logement
En 2020, à la suite d’une étude sur le logement commandé par la MRC de L’Islet, les autorités concernées constatent que la population locale est vieillissante, qu’il n’y a pas de logements pour ceux souhaitant demeurer dans le secteur, et qu’il manque autant de maisons pour les jeunes familles. Par la suite, en 2022, un plan est déposé par la MRC afin de développer de nouveaux logements locatifs pour la clientèle de 55 ans et plus qui est autonome et toujours active.
En juin 2022, après avoir monté un projet avec un architecte, comportant divers scénarios de requalification de l’église tout en gardant l’aspect architectural et patrimonial du bâtiment religieux, dont un scénario de logements, la Municipalité de Sainte-Félicité a commandé avec d’autres localités du secteur une étude de marché afin d’évaluer les besoins en logement sur son territoire, en fonction de diverses clientèles — étude financée à même le Fonds de vitalisation de la MRC de L’Islet. Toutefois, cette dernière n’est pas encore connue.
Pétition refusée
La pétition de 184 noms déposée par Samuel Saint-Pierre — demandant au conseil la planification d’une consultation publique, et le cas échéant d’un référendum sur l’avenir du bâtiment de l’église, où s’affronteraient en somme le projet immobilier et celui du Centre d’arts des hauts-pays — ayant été refusée, le conseiller Pelletier a aussi tenu à en rappeler la raison principale.
« Comme je l’ai dit tantôt, l’étude de marché n’est pas encore disponible, de sorte qu’il ne sert à rien de débuter une consultation publique. Il faut attendre de voir le résultat de l’étude, et ensuite on demandera l’avis de la population. Je ne suis pas contre, au contraire, c’est à la population de décider, le projet suit tout simplement son cours normal », a-t-il expliqué.
Des discussions impossibles
Selon Lucien Pelletier, c’est un affrontement entre une vision et un projet, mais les deux projets auraient pu, semble-t-il, cohabiter. « Si au départ des discussions avaient été entreprises comme il se doit, ces deux projets-là auraient pu marcher côte à côte! Mais, en partant, le clan Saint-Pierre s’y est opposé! », a-t-il ajouté.
Pas responsable de la perte de la subvention
Le conseiller numéro cinq est d’ailleurs sans équivoque concernant la responsabilité des quatre élus ayant, semble-t-il, fait perdre une subvention de plus de 11 000 $ pour la première étape du projet du Centre d’art des haut-pays. « Pour obtenir une subvention, il doit y avoir un projet de déposé, alors que personne n’a déposé quoi que ce soit au conseil, de sorte qu’il n’y a pas pu avoir de lettre d’appui du conseil. Parfois, prendre le temps de procéder correctement est la solution pour que les choses fonctionnent », a conclu Lucien Pelletier.
Dossier à suivre…