Le chef du Parti conservateur du Québec Éric Duhaime s’est récemment questionné sur le sérieux de la ministre des Transports Geneviève Guilbault dans l’épineux dossier du troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis, lien ardemment souhaité par les MRC de Montmagny et de L’Islet pour des raisons d’ordre économique et touristique. La ministre des Transports a en effet promis dernièrement une mise à jour « claire » sur le nouveau projet pour cet automne. Un échéancier des différentes étapes pourrait même être avancé à ce moment.
« Geneviève Guilbault alimente encore le cynisme des citoyens avec ses mensonges à répétition au sujet du troisième lien. En 2018, la CAQ promettait sa mise en chantier à la hauteur de la pointe de l’île d’Orléans dans un premier mandat. En 2021, un méga tunnel sous le fleuve, à deux étages, de centre-ville à centre-ville. En 2022, la CAQ faisait campagne sur un bitube, puis a abandonné le projet pour ensuite le ressusciter avec un pont à l’ouest de l’île d’Orléans. Même les députés caquistes n’y croient plus, imaginez la population », a souligné Éric Duhaime.
La ministre a toutefois admis qu’elle comprenait très bien qu’il y ait du scepticisme dans la population, compte tenu des nombreuses péripéties qu’a connues le projet, mais que cette fois-ci, son gouvernement allait « clairement le réaliser ».
La proposition conservatrice
Le Parti conservateur du Québec propose quant à lui la construction d’un pont au sud de l’île d’Orléans s’harmonisant avec l’architecture du nouveau pont prévu au nord. Il a même présenté une maquette en ce sens en juin dernier. « Ce n’est pas sérieux! Les caquistes rient encore des gens de Québec. Un pont entre l’île d’Orléans et la rive nord est déjà annoncé. Suffit d’annoncer son prolongement sur la rive sud. Une solution plus économique, plus rapide et plus réaliste », a ajouté Éric Duhaime.
Selon lui, ce projet — estimé à deux milliards de dollars — favoriserait le développement économique de tout l’est du Québec, améliorerait la mobilité entre les rives, et renforcerait la sécurité des habitants de l’île d’Orléans.
Rappelons que dans son rapport sur la mobilité présenté en juin dernier, la filiale CDPQ Infra de la Caisse de dépôt et placement du Québec affirmait que les besoins en mobilité de la communauté métropolitaine de Québec ne justifient pas, à eux seuls, la construction d’un troisième lien autoroutier. C’est pour une question de « sécurité économique » que le gouvernement Legault juge désormais qu’un troisième lien est indispensable, dans l’éventualité où le pont Pierre-Laporte devrait fermer, puisqu’il s’agit du seul lien à permettre le transport des marchandises sur les deux rives, outre celui de Trois-Rivières à 135 km de distance.
Soulignons également que, selon un coup de sonde SOM-Le Soleil réalisé en juin dernier, le projet de troisième lien récolte 76 % de la faveur du public, ce qui représente plus précisément 62 % des sondés qui affirment qu’on en a certainement besoin, et 14 % qui disent probablement. À l’inverse, selon le même sondage, 45 % des citoyens de la grande région de Québec se montrent désormais plutôt (18 %) ou totalement (25 %) favorables à un projet de tramway dans la capitale, alors que 52 % se disent plutôt (17 %) ou totalement (35 %) défavorables au dit projet.