Québec empêchera complètement la vente de véhicules neufs à combustion dès 2035 sur son territoire. Le ministre de la Lutte contre les changements climatiques, Benoît Charrette, déposera en effet un projet de règlement qui viendra cet automne confirmer cette interdiction. Ayant localement des chances de se faire élire au prochain scrutin provincial en 2026, le Parti conservateur du Québec estime pour sa part que la population du secteur n’est pas au diapason avec la volonté du gouvernement caquiste sur cet enjeu.
C’est lors d’une conférence de presse que le chef du Parti conservateur, Éric Duhaime, et le porte-parole du parti en matière d’Économie, Adrien Pouliot, ont annoncé avoir l’intention de présenter un mémoire au ministère de l’Environnement, réclamant un moratoire sur l’interdiction de la vente de véhicules hybrides et à essence au Québec. En soutien à cette requête, le parti conservateur a recueilli, en seulement quatre jours, plus de 23 000 signatures chez les citoyens, marquant ainsi la plus grande mobilisation de ce parti depuis la crise de la Covid-19.
« Après, seulement quelques jours de campagne contre le projet insensé de François Legault, il est clair que sa position ne reflète pas celle de l’opinion publique », a déclaré Duhaime.
On se demande également du côté des conservateurs comment Québec compte imposer cette législation à la population, alors que plusieurs modèles entièrement électriques ne sont pas abordables pour la classe moyenne, qui au même moment voit son pouvoir d’achat s’affaiblir en raison de l’inflation et de son impact sur le coût de la vie. Sans compter, toujours selon le parti, que le Québec sera en pénurie d’électricité, et aura besoin de 100 térawattheures (TWh) additionnels d’énergie si la province veut atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
Les véhicules neufs légers à combustion de l’année 2034 seront par ailleurs les derniers modèles à être vendus sur le territoire Québécois. « C’est inacceptable que François Legault force une personne de Montmagny ou ailleurs en Côte-du-Sud à utiliser un véhicule électrique pour aller à Québec. C’est beaucoup trop cher, et l’autonomie chute de 30 à 50 % l’hiver. Pire encore, tous les partis à l’Assemblée nationale soutiennent ce projet », a ajouté Éric Duhaime, lorsqu’interpellé directement sur le sujet par Le Placoteux.
Questionné sur cette nouvelle politique qui sera applicable sous peu, le représentant caquiste local Mathieu Rivest a abondé dans le même sens que son collègue ministre.
« Si nous voulons réussir notre transition climatique, cela prend des efforts soutenus de tous, incluant les constructeurs automobiles. L’interdiction de la vente des véhicules à essence permettra de contribuer à l’atteinte de nos cibles environnementales, d’autant plus que les transports sont responsables à 43 % des émissions de GES. De plus, cela va ultimement permettre aux Québécois d’économiser des milliers de dollars en essence. J’en suis moi-même à mon deuxième véhicule électrique! »
La facture d’Hydro pourrait doubler
Selon un nouveau rapport de l’Union des consommateurs, les Québécois doivent s’attendre à un choc tarifaire puisque la facture d’Hydro-Québec pourrait doubler, voire même tripler d’ici une dizaine d’années en raison des investissements massifs prévus par la société d’État.
« L’élimination des véhicules hybrides et à essence est irréaliste et irresponsable. Un char à 50 000 $ et 60 000 $ est trop cher pour bien du monde, sans compter l’assurance plus chère, les pneus plus chers, les bornes, et maintenant les tarifs d’électricité qui pourraient doubler. Laissons le choix à chaque consommateur de choisir la voiture de son choix, en fonction de sa réalité, s’il habite le centre-ville ou en région, s’il a une famille ou non, et selon ses moyens financiers », a conclu Éric Duhaime.