Depuis le début du mois de novembre, l’église historique de Saint-Jean-Port-Joli s’illumine chaque soir dès la tombée du jour. Construite en 1779, cette majestueuse bâtisse bicentenaire, véritable trésor d’architecture religieuse inspirée du style français, n’avait jusque-là jamais bénéficié d’un éclairage extérieur.
L’initiative de ce projet revient à l’entreprise locale Plastiques Gagnon, motivée par l’idée d’apporter de la lumière au cœur du village durant les longues soirées hivernales, mais aussi de mettre en valeur ce joyau patrimonial d’une grande richesse historique. En plus d’illuminer l’église, cette démarche vise à renforcer le sentiment d’espoir et de fierté au sein de la communauté.
Plastiques Gagnon tient à exprimer sa gratitude envers Jean-Yves Labbé, membre actif du conseil de fabrique de Saint-Jean-Port-Joli, pour son implication dans la coordination du projet. C’est grâce à son dévouement qu’un maître électricien a été sollicité pour installer le système d’éclairage.
Aujourd’hui, cinq lumières LED illuminent la façade sud de l’église, offrant une vue spectaculaire et mettant en relief ses détails architecturaux. Par ailleurs, le conseil de fabrique a décidé d’aller encore plus loin, en allumant chaque soir les deux clochers qui se dressent fièrement et brillent désormais dans l’obscurité.
Ce projet a été réalisé avec des moyens modestes, et un coût d’électricité annuel estimé à seulement 45 $. Il constitue une belle réussite pour la communauté locale qui peut désormais admirer cette église sous un nouveau jour.
« Je félicite le conseil de fabrique et Plastiques Gagnon pour ce bel engagement. Plus qu’un simple éclairage, cette initiative symbolise la mise en valeur d’un patrimoine commun, et le partage d’une lumière chaleureuse et porteuse d’espoir pour tous et en toute saison », déclare au Placoteux Normand Caron, maire de Saint-Jean-Port-Joli.
Un trésor patrimonial à Saint-Jean-Port-Joli
L’église de Saint-Jean-Port-Joli est un précieux témoin de l’architecture religieuse d’inspiration française au Québec. Son plan simple composé d’une nef rectangulaire, d’un chœur étroit, et d’une abside en hémicycle reflète les exigences de l’époque. Transformée au fil des siècles, elle a vu sa nef prolongée en 1815, ses clochers élancés ajoutés, et une sacristie en pierre a remplacé l’originale en bois. Des éléments néoclassiques, comme une fenêtre palladienne, enrichissent son allure.
L’intérieur est tout aussi remarquable. Le retable des Baillairgé (1794-1797), la fausse voûte à caissons de Chrysostôme Perrault et Amable Charron, ainsi que le tabernacle du XVIIIᵉ siècle témoignent d’un savoir-faire exceptionnel. Des œuvres de Louis Dulongpré et des frères Bourgault complètent ce décor unique.
Enfin, l’église se distingue historiquement par le banc seigneurial de la famille Aubert de Gaspé, rappelant la présence du dernier seigneur, Philippe-Joseph Aubert de Gaspé, auteur du célèbre roman Les Anciens Canadiens ». Il s’agit d’ailleurs de l’une des rares églises du Québec à avoir conservé ce symbole de la préséance du seigneur dans le cadre des activités paroissiales et religieuses.