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La FQM veut riposter aux tarifs douaniers états-uniens

La FQM juge que l’imposition de tarifs est inacceptable, et nuirait gravement à nos régions. Photo : Elina Emurlaeva-Tzhcos, Unsplash

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) réagit avec vigueur à la menace d’imposition de tarifs douaniers de 25 % par les États-Unis, dénonçant une mesure qui fragiliserait les entreprises et les régions du Québec. L’organisme demande au gouvernement de donner aux municipalités les moyens d’exclure les biens et services américains de leurs appels d’offres.

Dans une lettre adressée à la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, et à la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, la FQM réclame des ajustements législatifs pour permettre aux municipalités de se joindre aux mesures de réciprocité envisagées par Québec et Ottawa. Le premier ministre François Legault et son homologue fédéral Justin Trudeau ont déjà exprimé leur volonté de répondre à ces possibles restrictions commerciales en limitant les contrats publics accordés à des entreprises américaines.

Deux options

La FQM propose deux solutions pour permettre aux municipalités de se conformer à cet effort de solidarité économique : une modification réglementaire rapide qui permettrait d’augmenter artificiellement le coût des biens et services d’origine états-unienne dans l’évaluation des appels d’offres municipaux à hauteur de 25 %, en suivant l’exemple du gouvernement provincial pour ses propres achats, et un assouplissement des critères d’évaluation des appels d’offres qui permettrait aux municipalités d’accorder une pondération supérieure à 10 % aux produits locaux dans leurs critères de sélection, rendant plus difficile l’attribution de contrats à des entreprises états-uniennes.

La Fédération insiste sur l’urgence d’agir afin de donner aux municipalités le pouvoir d’appuyer concrètement l’économie locale. « Nous invitons le gouvernement à agir promptement pour permettre aux municipalités de joindre pleinement le mouvement de solidarité pour défendre le Québec », ajoute Jacques Demers.

L’imposition de ces tarifs par l’administration Trump toucherait directement plusieurs secteurs stratégiques pour les régions québécoises, notamment la foresterie, l’aluminium et les équipements municipaux. La FQM craint des répercussions de ces hausses de coûts sur l’emploi, et sur la compétitivité des entreprises locales.

Depuis sa fondation en 1944, la FQM représente plus de 1030 municipalités et MRC à travers le Québec. L’organisme milite pour une plus grande autonomie municipale, et pour une vitalité économique accrue dans les régions.

Les jeunes travailleurs face à l’incertitude économique

Bien que les menaces d’imposition de tarifs commerciaux aient été retardées d’un mois, les régions du Québec et leurs jeunes travailleurs redoutent toujours un impact majeur sur l’emploi et sur le développement économique au cas où l’administration Trump mettrait sa menace à exécution.

« Nos PME exportatrices sont en première ligne, et les suppressions de postes risquent d’affecter directement les jeunes », affirme Place aux jeunes en région, organisme qui accompagne les 18-35 ans.

L’incertitude actuelle freine plusieurs projets d’investissement, et pourrait ralentir l’attractivité des régions pour les nouveaux travailleurs. L’organisme rappelle que la pandémie avait déjà fragilisé l’emploi des jeunes, et craint un scénario similaire si les États-Unis mettent en place des mesures restrictives affectant les exportations québécoises.

Pour faire face à ces défis, Place aux jeunes en région réclame un plan d’action structurant de la part du gouvernement québécois. Son réseau de plus de 100 agents se dit prêt à soutenir les entreprises et les collectivités pour minimiser les impacts économiques à venir.

La Semaine des régions servira de tribune pour sensibiliser la population aux perspectives professionnelles en région, malgré les incertitudes du moment.