Publicité

La berce du Caucase perd du terrain en Chaudière-Appalaches

La berce du Caucase atteint à maturité des proportions impressionnantes, et sa sève peut causer des brûlures importantes.

La lutte à la berce du Caucase en Chaudière-Appalaches donne des résultats positifs après trois années supplémentaires de lutte concertée. Les neuf organismes de bassins versants (OBV) de la région constatent que leurs efforts portent fruit, avec plus de 160 000 plants éradiqués entre 2022 et 2024, pour un total d’environ 418 000 plants depuis 2018.

La berce du Caucase peut mesurer de deux à cinq mètres de hauteur. À maturité, atteinte en trois à cinq ans, la plante forme de grandes ombelles de fleurs blanches dès le mois de juillet. Un plant de berce du Caucase peut généralement produire de 15 000 à 20 000 graines, viables durant cinq à sept ans.

Le danger provient de sa sève, incolore et indolore, qui peut causer des brûlures importantes au premier contact avec la peau. Ces brûlures surviennent dans les 24 à 48 heures après le contact, car la sève, dite phototoxique, est activée par la lumière naturelle ou artificielle.

Lutte commune

L’offensive repose sur la mise en commun des ressources des organismes de bassins versants. « C’est la démonstration éclatante que seul un projet de lutte concertée à l’échelle régionale peut donner un résultat contre une plante envahissante. À ma connaissance, la berce du Caucase est la seule plante exotique dont l’effectif recule au Québec », dit Claude Lavoie, professeur à l’Université Laval et spécialiste des plantes envahissantes.

On a signalé 40 nouvelles colonies entre 2022 et 2024, un nombre nettement inférieur qu’entre 2018 et 2021, alors qu’on en avait découvert 412. À l’opposé, en octobre 2024, les OBV comptaient 176 sites avec extinction présumée, sur un total de 745 sites.

Un site est classé avec extinction présumée lorsqu’on n’y trouve aucun nouveau plant de berce du Caucase au cours des trois derniers suivis. Il reste à confirmer que la berce est bien éradiquée sur ces sites, et à surveiller sa présence sur les autres sites jusqu’à extinction complète.

Citoyens actifs

Depuis 2019, la campagne de sensibilisation Bye bye berce du Caucase est au cœur des efforts pour inclure les citoyens dans la lutte. Lors de la deuxième phase du projet, ils ont continué de signaler la présence de berce du Caucase. Certains signalements ont été faits sur les réseaux sociaux, ou directement aux équipes sur le terrain. Un peu plus de 400 signalements ont été reçus au total, et en moyenne, 20 % d’entre eux confirmaient la présence de berce du Caucase.

Malgré des résultats encourageants, certaines colonies demanderont encore plusieurs années d’efforts. « Chaque année de lutte permet d’épuiser le réservoir de graines au sol, mais la densité et l’étendue de certaines colonies exigent de poursuivre les efforts. Si ces colonies sont laissées à elles-mêmes, le travail sera à recommencer à zéro, ce qui signifie huit années et plus de 1,5 million de dollars perdus », affirme Anne Allard-Duchêne, directrice de l’Organisme de bassin versant du fleuve Saint-Jean.

Source : COBARIC, OBV de la rivière Chaudière