Dès la rentrée 2025, Québec imposera une baisse de 20 % du nombre d’étudiants étrangers admis sur son territoire. Cette décision, selon le gouvernement, vise à mieux encadrer l’immigration temporaire, et à favoriser une intégration harmonieuse des étudiants internationaux.
Le nombre de permis d’études délivrés au Québec a bondi de 140 % entre 2014 et 2023, atteignant près de 120 000 étudiants étrangers. En limitant cette croissance, Québec souhaite éviter que l’éducation ne devienne une porte d’entrée rapide vers la résidence permanente.
Le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Jean-François Roberge, a affirmé que cette mesure donnerait au gouvernement une plus grande marge de manœuvre pour s’adapter aux priorités stratégiques de la province.
La réduction visera en priorité les collèges privés, identifiés comme des vecteurs majeurs d’immigration. Les établissements concernés attendent des précisions pour ajuster leur processus d’admission, et assurer un encadrement optimal des étudiants étrangers.
Québec soutient que cette décision s’inscrit dans une démarche plus large de révision des politiques d’immigration, en tenant compte de la capacité d’accueil de la province et des besoins du marché du travail.
Préoccupations au Cégep de La Pocatière
Le Cégep de La Pocatière suit de près l’évolution des mesures annoncées par Québec quant aux nouvelles cibles d’immigration temporaire pour les étudiants étrangers. L’établissement, qui compte actuellement 1034 étudiants répartis sur l’ensemble de ses campus, accueille 143 étudiants internationaux inscrits au Diplôme d’études collégiales (DEC).
« Nous n’avons évidemment pas encore le portrait final des admissions en provenance de l’international en vue de l’automne prochain, mais nous surveillons la situation de très près, car les étudiants internationaux occupent une place très importante au Cégep de La Pocatière », souligne Frédéric Busseau, coordonnateur du Service des communications et du développement des effectifs au Cégep.
La période couverte par la mesure du gouvernement chevauche deux années de recrutement, ce qui soulève plusieurs interrogations quant aux impacts à court et moyen terme. « Nous nous questionnons sur les effets que pourraient avoir ces quotas, non seulement pour les étudiants internationaux qui se joindront à nous à l’automne 2025, mais aussi pour ceux qui voudront s’inscrire en 2026 », explique M. Busseau. « Cette annonce soulève plusieurs questions, et nous poursuivons nos analyses afin de bien évaluer la situation. »
Pour le Cégep, les étudiants internationaux représentent bien plus que des effectifs. Ils contribuent à la diversité du campus, et jouent un rôle clé dans la dynamique étudiante. M. Busseau insiste sur le fait que l’établissement a déjà mis en place des initiatives pour faciliter leur intégration et leur offrir un cadre de vie favorable.
« Leur présence est essentielle non seulement pour notre cégep, mais aussi pour la communauté locale. Nous avons par exemple lancé un appel à la population pour aider ces étudiants à se loger, et ç’a été extrêmement utile. Finalement, il n’y a aucun étudiant qui peut dire qu’il n’a pas pu réaliser son projet d’études faute d’un toit », affirme-t-il.
Face à ces changements, le Cégep de La Pocatière maintient une approche prudente, et continue de suivre l’évolution du dossier. « Pour l’instant, nous restons attentifs aux décisions gouvernementales, et nous nous préparons à nous ajuster en fonction des nouvelles réalités du recrutement international », conclut M. Busseau.