L’entreprise F.F. Soucy de Rivière-du-Loup est en faillite. Même si ce scénario était prévisible puisque l’installation était fermée depuis juillet, la nouvelle a l’effet d’une bombe. La papetière demeurait l’un des plus importants employeurs de la région.
Les 175 employés ont appris la nouvelle par un courriel transmis par le directeur, Steve Michaud. « Le 23 décembre 2025, S.E.C. F.F. Soucy WB a procédé à la fermeture permanente de son usine de Rivière-du-Loup, laquelle était à l’arrêt temporaire depuis le 28 juillet 2025, et a déposé une cession de biens en vertu de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. Malgré des efforts soutenus visant à réorienter et à transformer ses activités afin d’en assurer la viabilité à long terme, tant sur le plan de la rentabilité que du développement d’un portefeuille de produits compétitif, l’entreprise n’a pas été en mesure de compenser le déclin rapide du marché du papier journal ni les effets du soutien gouvernemental accordé à certains concurrents dans d’autres provinces. Nous tenons à le dire très clairement : cette décision n’est en aucun cas un reflet de votre travail, de vos compétences ou de votre engagement », lit-on dans le courriel.
Le signataire explique que les raisons de cette décision sont structurelles, et non humaines. « L’industrie du papier journal traverse des transformations profondes, marquées par un déclin important de la demande, une surcapacité persistante sur le marché et une pression soutenue sur les marges à l’échelle de l’industrie. Même pour une usine aussi performante que F.F. Soucy, les défis étaient trop importants. Poursuivre les activités dans ces conditions aurait été irresponsable. Nous sommes pleinement conscients que cette décision a des impacts majeurs sur vous, sur vos familles et sur la communauté de Rivière-du-Loup. Vous méritez respect, reconnaissance et dignité dans cette transition. »
La députée de Rivière-du-Loup – Témiscouata – Les Basques, ministre du Tourisme, ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent et de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Amélie Dionne, a tenu à réagir, elle qui a tenu une rencontre avec les dirigeants.
« Je suis très affectée par cette décision d’affaires prise pas l’entreprise. C’est malheureux, tant pour l’économie de la région que pour les travailleurs touchés et leurs familles. Chez nous, FF Soucy, c’était une histoire de famille. Mon père et moi-même y avons travaillé », écrit-elle, ajoutant que son gouvernement s’est impliqué comme il le pouvait. « Jusqu’à tout récemment, nous avions financé une étude de faisabilité afin d’évaluer la possibilité d’une conversion et ainsi assurer la pérennité de l’usine. Malgré tous les efforts soutenus visant à réorienter et transformer les activités de l’usine, l’industrie du papier journal connaît un déclin structurel marqué. En 2025, la demande a diminué de 16 %, et les usines nord-américaines fonctionnent en moyenne à un peu plus de 80 % de leur capacité, ce qui exerce une pression significative sur les marges ».
Mme Dionne dit avoir une pensée toute particulière pour les employés, les retraités et leurs familles, ainsi que les fournisseurs de l’usine qui doivent traverser cette épreuve difficile en pleine période des Fêtes. « Quant à la suite, je laisserai l’entreprise expliquer sa décision et communiquer les détails. »
Selon le site Internet de l’entreprise, l’usine F.F. Soucy produisait environ 265 000 tonnes métriques de papier journal et de papier pour usages spéciaux annuellement grâce à deux machines qui ont été classées parmi les 10 meilleures au monde.
