Nourrissage artificiel des cerfs de Virginie : une pratique déconseillée par le ministère

Depuis plusieurs années, le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs déconseillent le nourrissage artificiel des cerfs de Virginie (chevreuils) en hiver. La pratique n’est pas illégale, mais certains biologistes aimeraient bien que la loi change à cet effet.

Informée de l’initiative de Philippe Pelletier Mercier, Mme Élise Roussel-Garneau, biologiste au Ministères des Forêts, de la Faune et des Parcs a tenu à expliquer pourquoi il était déconseillé de nourrir les cerfs en saison hivernale. « Le nourrissage à des fins de loisir aura un impact positif sur peut-être un ou deux cerfs, mais pas sur une population en général », précisait-elle.

Même le nourrissage d’urgence, que le Ministère a pratiqué durant une bonne dizaine d’années avec le même type de moulée utilisée par Philippe Pelletier Mercier n’aurait pas apporté les résultats escomptés. « Nous-mêmes au ministère nous en sommes venus à la conclusion que ce n’était pas l’option idéale. La tentation de jouer à mère Nature peut être grande, mais d’un point de vue biologique, il ne faut pas oublier que les cerfs savent où aller chercher la nourriture par eux-mêmes », confiait-elle.

Respecter un cadre

Bien conscient qu’il ne peut pas empêcher les gens de nourrir les cerfs de Virginie, le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs tient tout de même à rappeler qu’il est important de suivre un cadre très structuré si on désire s’adonner à cette pratique. « Il faut commencer au début de l’hiver, se rendre jusqu’au printemps et y aller avec une quantité de bouffe acceptable. Les pommes, les carottes, l’avoine et le maïs ne sont pas recommandés », de mentionner Élise Roussel-Garneau.

La moulée hivernale est à privilégier, mais encore, l’endroit où les cerfs seront nourris compte pour beaucoup. « Trop près d’une route, au risque d’augmenter le nombre de collision et dans leur ravage, il faut faire attention aux mâles dominants qui peuvent avoir tendance à vouloir s’emparer de la nourriture », ajoutait-elle.

Néanmoins, dans un avenir rapproché, Élise Roussel-Garneau avouait qu’il serait souhaitable que la pratique soit interdite par la loi au Québec, comme c’est actuellement le cas dans certains états américains.