Direction : jeux paralympiques pour Benjamin Ouellet

Le jeune coureur de 15 ans de Saint-Pascal, Benjamin Ouellet, souffrant d’une déficience visuelle sévère depuis sa naissance, vient d’être recruté, avec sept autres athlètes canadiens évoluant dans d’autres disciplines sportives, pour participer à un camp de talents émergents paralympiques.

Benjamin Ouellet est bien connu au sein de la communauté pascaloise. Depuis son tout jeune âge, il pratique différents sports, allant du patin, au ski, en passant par la course. Jamais il ne s’est laissé abattre par son handicap physique, repoussant ses limites à chaque occasion.

Si les lunettes qu’ils portent lui permettent de grossir certains éléments, la vision de Benjamin reste tout de même très floue et très limitée. « Sa capacité visuelle n’est que de 6 %. Bref, c’est comme s’il regardait dans une paille et que c’était constamment embué », d’expliquer son père, Francis Ouellet.

Malgré tout, Benjamin voit mieux à l’horizon, ce qui l’aide lorsqu’il court. « Il court dans le corridor intérieur avec personne à sa gauche, ça aide. Et il est également en mesure de déceler les contrastes des lignes blanches sur la piste », de préciser son père.

Résultats impressionnants

Évoluant au sein du Club Filoup de Rivière-du-Loup depuis trois ans, Benjamin Ouellet court toujours avec un guide à sa droite, dans le corridor voisin. À ce jour, ses adversaires sont tous des voyants, au club, comme en compétition. « Il a terminé 1er sur 74 à Notre-Dame-du-Portage, l’automne dernier, avec un temps de 11 min 26 s sur 3 km. À Sherbrooke, il a couru le 1500 m en 5 min 15 s », d’énumérer son père, lui-même adepte de la course, qui avoue ne plus être en mesure de le suivre.

D’ailleurs, c’est le résultat obtenu lors de cette compétition à Sherbrooke qui a attiré l’attention du recruteur québécois pour le camp canadien. Là-bas, il sera évalué et assistera à différentes conférences axées sur l’entraînement et l’alimentation. « C’est un des plus jeunes à être recruté pour le camp. Après ça, il sera suivi pendant quatre ans pour voir si ses performances vont s’améliorer ou stagner. Mais les recruteurs ont bon espoir qu’il améliorera ses temps d’ici deux ans », d’ajouter son père.

Rêve paralympique

En prenant part à ce camp, Benjamin Ouellet est bien conscient qu’il se rapproche tranquillement de son rêve paralympique et il a bien l’intention de ne pas laisser filer sa chance. « Je veux vraiment impressionner au camp et continuer à m’améliorer. D’ici la fin de l’année, je voudrais également courir le 200 m en 28 sec pour être parmi les meilleurs au monde dans ma catégorie », de confier le jeune athlète. Mentionnons que Benjamin court déjà le 200 m en 29 secondes et des poussières.

De son côté, Francis Ouellet se dit prêt à accompagner son fils dans cette aventure. « C’est plus gros qu’on pensait, c’est sûr. Ça déboule très vite. Éventuellement, on aura besoin de commanditaires, mais en misant sur des compétitions d’envergures en Amérique du Nord dans les prochains mois, il sera en mesure d’améliorer ses performances et d’attirer l’attention de quelques sponsors. C’est ce qu’on espère. »