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La « mémoire  vivante » du Placoteux prend sa retraite

Représentant publicitaire, directeur des ventes et puis directeur général, Raymond Frève a passé près de 37 années de sa vie au service du Placoteux. Une ancienneté inégalée à ce jour parmi tous les employés ayant travaillé pour l’hebdomadaire. Nouvellement retraité, Le Placoteux vous offre un retour sur le destin professionnel d’un de ses artisans les plus marquants, en quatre rubriques.

Offre d’emploi

Raymond Frève a été embauché comme représentant publicitaire en octobre 1980. Mais embauché est un très grand mot. « J’étais le troisième choix à l’entrevue. Avant, ils avaient embauché successivement leurs deux premiers choix. Ils ne sont pas restés. Michel Viens était venu me voir et il m’a dit : “On va t’essayer.” C’est pour ça que j’ai toujours dit que je n’avais jamais été embauché réellement et que j’étais à l’essai tout ce temps », raconte-t-il en riant. Il a finalement été à « l’essai » pendant 36 ans et des poussières, plus que n’importe qui d’autre dans l’histoire du journal.

Dès 1982, il assumera le titre de directeur général de l’hebdo, succédant au fondateur, Michel Viens. Par la suite, il sera directeur des ventes, puis directeur général à nouveau dès 2015, suite au départ de Bruno Lacroix. Durant toutes ces années, il restera toujours le représentant publicitaire du secteur de Saint-Pascal et de l’est du territoire.

Culture

Né en 1978 à Saint-Pascal, à l’époque où le Québec voyait apparaître de nombreux hebdos gratuits, Le Placoteux s’est d’abord fait connaître comme le journal de l’Association des gens d’affaires de Saint-Pascal. Ce n’est que lors de l’embauche de Raymond Frève, deux ans plus tard, que le journal a ouvert ses portes à tous les commerçants, en agrandissant son territoire jusqu’à Saint-Alexandre à l’est et jusqu’à Saint-Pacôme à l’ouest. « On a commencé à couvrir La Pocatière en 1982. L’expansion sur le territoire de L’Islet-Nord et L’Islet-Sud est venue quelques années plus tard », de préciser Raymond.

Sport

Ces années d’expansion, même si elles se sont avérées lucratives au fil du temps, ne se sont pas faites sans heurts.

L’entrée du Placoteux dans le marché de La Pocatière se fait à perte. Un changement de format s’impose. « On était en format  8½ par 11 depuis le début et on avait décidé de changer pour un format tabloïd. Il y avait des pétitions dans les épiceries lancées par des gens qui s’opposaient à ce changement », de se remémorer Raymond Frève. Malgré tout, les administrateurs maintiendront la ligne et en moins d’un an, les opérations du journal redeviendront positives.

C’est également à cette époque que Le Placoteux doit faire face à la tentative d’évasion de Quebecor avec son hebdo le Trait d’union, devenu par la suite L’Option, opéré à partir de Montmagny. « L’intention était de faire fermer Le Kamouraska et Le Placoteux. Ils ont fermé, on a survécu et on a embauché deux de leurs anciens employés Pierre Dumais et Gaétan Godbout. »

Placotages

En 36 ans au Placoteux, Raymond Frève assistera à de nombreux changements, ne serait-ce que l’intégration de l’informatique qui changera à jamais la façon de travailler de tous les employés. Il traversera également quelques récessions, où les ventes tournaient au ralenti. « Je disais toujours la même chose aux clients : la publicité, c’est essentiel et c’est le nerf de la guerre d’une business », d’expliquer le vendeur.

Il côtoiera également de nombreux employés, même si dans l’ensemble, la main d’œuvre du journal sera toujours assez stable. « On a été chanceux au journal. On a toujours pu compter sur des gens compétents. Le roulement était très faible comparativement à d’autres entreprises », dit-il avec fierté. Il ajoutera : « La force de l’équipe, c’est ce qui fait toute la différence. Nous, chaque semaine, on fait face à des pages blanches. Si on réussit à vous livrer quelque chose de façon hebdomadaire, c’est parce que le contenu, on s’est mis tous ensemble pour le trouver. Ça, c’est la beauté de notre travail », concluait-il.