Joane Grenier de Saint-Aubert a reçu un nouveau cœur le 9 avril 2014. Elle a failli en mourir, mais aujourd’hui, elle croque dans la vie à pleines dents et profite du moment présent plus que jamais.
Sportive et active depuis toujours, Joane Grenier a vu sa vie basculer le 26 février 2007. Alors qu’elle subissait une simple chirurgie, une hystérectomie, on lui découvre une faiblesse au cœur, une cardiomyopathie virale, soit un virus, dont on ignore l’origine. «À partir de là, je n’ai plus été la même personne. Je n’ai même pas été capable de prendre dans mes bras mon premier petit enfant», raconte-t-elle.
Sa forme physique se dégrade et c’est un défi pour elle de sortir du lit, puisqu’elle a le souffle court. Elle fait de l’accumulation d’eau sur les poumons et doit éventuellement arrêter de travailler. «En novembre 2012, on m’a appris que je devais être transplantée. Quand le médecin parlait, je n’entendais rien, c’était le vide, mon univers s’écroulait. J’ai pleuré une journée de temps. Puis, je me suis relevée», raconte Joane.
On lui installe un cœur mécanique en janvier 2013, ce qui lui donne quelques mois de qualité de vie, car en février 2014, tout s’écroule. «Je ne me sentais pas bien, je faisais de la fièvre. J’ai pelleté mon entrée, je ne feelais vraiment pas. Je me suis rendue au CLSC et là, tout a déboulé». On découvre qu’elle fait un AVC et une infection à l’enveloppe du cœur mécanique. Le médecin devra l’opérer deux fois par semaine pendant trois semaines pour contenir l’infection. Dès lors, elle devient la première priorité au Canada pour un cœur.
«On m’a téléphoné le 9 avril 2014 à minuit une. Il y avait un cœur pour moi!» Elle en parle encore avec émotion, malgré les années qui ont passé. «Ma sœur m’a aidé à m’habiller pour me rendre, tellement je vivais plein d’émotions.»
La chirurgie a été difficile. Son nouveau cœur a eu du mal à reprendre ses battements et elle a été victime d’hémorragies. Elle a aussi dû être intubée pendant une semaine. «Le docteur a même dit à ma famille : on la débranche et il y a 50 % de chance qu’elle survive», se souvient-elle.
Se remettre sur pied aura duré une année. C’est le temps aussi qu’elle a dû prendre pour que son esprit assimile qu’elle vit avec l’organe d’un autre. Elle ne peut que remercier l’équipe de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, parce que même s’il y a un donneur et un cœur, sans chirurgien et instruments, elle ne vivrait pas, dit-elle. «Aujourd’hui, mon cœur va bien. J’apprécie chaque petit bonheur de la vie.»