Les membres de la Chambre de commerce opposés au salaire minimum à 15 $

Une semaine après le passage à La Pocatière de la députée de Québec solidaire Manon Massé, qui est venue plaider en faveur d’une majoration du salaire minimum à 15 $/h, la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet communiquait les résultats d’un sondage réalisé sur la question auprès de ses membres. Une forte majorité d’entre eux s’opposent à une pareille mesure.

Le sondage a été réalisé au début du mois de février auprès de 80 membres de la Chambre qui en compte plus de 300. C’est à plus de 80 % qu’ils s’opposent à l’augmentation du salaire minimum à 15 $/h. « Et ce qui est important de préciser, c’est que les membres qui s’y opposent ont fourni plusieurs arguments pour appuyer leur position », de préciser la présidente, Mme Élizabeth Hudon.

Parmi ces arguments, celui de l’effet domino est sans doute celui qui est revenu le plus souvent. « Augmenter le salaire minimum, c’est aussi augmenter les déductions à la source, qui font qu’au final, l’employé coûte plus cher que 15 $/h à l’entreprise », de mentionner Mme Hudon.

Conséquence, plusieurs craignent une augmentation des prix à la consommation qui pourrait conduire à des fuites commerciales. « Il faut donc pas se surprendre si certains disent qu’ils fermeraient carrément leur commerce ou qu’ils diminueraient leur service », d’ajouter la présidente.

Suggestions

Bien que 20 % des répondants se disent en faveur de cette augmentation, aucun ne consent à ce qu’elle soit réalisée d’un coup, de façon drastique. Certains suggèrent d’y parvenir de façon graduelle, alors que d’autres proposent de créer des catégories de travailleurs. « Par exemple, pourquoi un étudiant sur le marché du travail et qui habite chez ses parents devrait être payé au même tarif qu’un employé à la situation beaucoup plus contraignante? C’est le genre de question qui a été posée. »

Enfin, la présidente de la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet concluait en disant trouver très louable l’objectif de vouloir sortir les gens de la pauvreté, mais de se méfier de la tentation d’appliquer des mesures aussi unilatérales sans prendre la peine de bien en évaluer les impacts sur l’économie.