Le 17 mai 1677, Geneviève Couillard se fait concéder la seigneurie de L’Islet–Saint-Jean qui comprend une lieue de profondeur sur deux lieues de largeur et un îlet dans le fleuve. Geneviève Couillard est l’une des premières femmes à recevoir une seigneurie sur la Côte-du-Sud. Comment expliquer cette donation alors que généralement ce sont des hommes qui se font concéder des terres?
Fille de Louis Couillard et de Geneviève Després, née le 23 octobre 1660, Geneviève Couillard aurait, selon certains historiens, reçu en cadeau cette seigneurie parce que son père a grandement contribué au peuplement de sa seigneurie de la Rivière-du-Sud (Montmagny). Mais lorsqu’elle reçoit sa seigneurie, Geneviève n’a pas atteint la majorité. Son père prend en charge le domaine jusqu’à son décès en 1678. Devenant le tuteur de Geneviève, Charles Couillard de Beaumont prend sous son aile la gestion de la seigneurie jusqu’au mariage de Geneviève le 27 septembre 1686 avec Pierre Denis du Dutartre.
Par la suite, c’est Pierre-Denis Dutartre qui s’occupe de la seigneurie. Sur la carte de Gédéon de Catalogne de 1709, on voit que le domaine est identifié au nom de Dutartre. En juillet 1687, Geneviève Couillard perd son mari. Elle conserve alors la seigneurie jusqu’au 17 mars 1714, puis la donne ce jour-là à ses neveux Simon et Jean-Paul Dupuis (Dupuy). Elle leur demande par ailleurs « de la nourrir et entretenir saine et malade et lui fournir tous ses besoins nécessaires » ».
Le 19 juillet 1717, coup de théâtre. Geneviève Couillard demande à ses neveux de lui rétrocéder la seigneurie afin qu’elle puisse disposer de ses biens pour assurer sa subsistance. Nous ignorons les motifs de cette rétrocession. La première seigneuresse de L’Islet n’a toutefois pas le temps de diriger sa seigneurie. Elle décède le 8 septembre 1720. Comme elle n’a pas eu de descendants, ses propriétés passeront aux mains de ses frères, Jean-Baptiste, Louis et Jacques.
Collaboration spéciale : Yves Hébert