L’annonce du budget provincial 2017 fait réagir différents organismes. Voici un résumé de plusieurs de ces réactions.
La Fédération québécoise des municipalités (FQM) reçoit très favorablement le Budget 2017 du gouvernement du Québec qui octroie des outils aux municipalités et aux régions afin de favoriser le développement économique de leur territoire.
Parmi les annonces du jour, la FQM reçoit 3,5 M$ pour la création de 35 nouveaux fonds locaux afin de dynamiser l’économie des régions du Québec. Les Fonds locaux de solidarité (FLS) ont été créés il y a plus de 25 ans par la FQM et le Fonds de solidarité-FTQ.
« Le gouvernement pose un geste clair aujourd’hui et reconnaît le leadership de la FQM, des MRC et l’importance des Fonds locaux de solidarité en matière de développement économique régional », s’est réjoui Richard Lehoux, président de la FQM.
Le Plan économique 2017 confirme la mise en place du nouveau Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR), annoncé en décembre dernier et dont l’enveloppe atteindra à terme 100 M$ annuellement.
Aînés
Le budget 2017-2018 déposé par le gouvernement du Québec présente bien peu de mesures concrètes destinées à améliorer la santé et la sécurité des personnes aînées. C’est ce qui ressort de l’analyse préliminaire des documents budgétaires effectuée par l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ).
L’AREQ se réjouit de l’abolition de la taxe santé, toutefois elle rappelle que cette réduction rétroactive du fardeau fiscal des particuliers a été rendue possible grâce aux coupures majeures effectuées au cours des dernières années dans les services publics, principalement dans le réseau de la santé. Ces coupures ont encore aujourd’hui des conséquences concrètes pour des milliers de personnes aînées.
« Le gouvernement s’imagine peut-être que les personnes aînées, en recevant un chèque pour l’abolition de la taxe santé, oublieront qu’il leur est toujours aussi difficile d’avoir accès à un médecin ou de recevoir du soutien à domicile, qu’il reste beaucoup à faire pour assurer leur sécurité dans les résidences d’aînés ou pour offrir des services de qualité dans un CHSLD. Et c’est sans compter que plusieurs cliniques médicales tentent encore, par des moyens détournés, de facturer des frais à leurs patients. On redonne d’une main ce qu’on a enlevé de l’autre », a déclaré le président de l’AREQ, Pierre-Paul Côté.
L’AREQ accueille par ailleurs de façon mitigée l’annonce de maigres sommes supplémentaires pour bonifier la couverture de la ligne info-abus et pour soutenir des visites d’amitié dans les CHSLD. Ce sont là des efforts louables, toutefois pendant ce temps, le gouvernement accuse du retard dans l’implantation des gicleurs et diminue les règles entourant la surveillance dans les résidences privées. Aussi, il est encore à l’étape des projets-pilotes sur l’amélioration de la qualité et de la diversité des repas en CHSLD.
Éducation
Le gouvernement du Québec a annoncé l’injection de 1,8 milliard $ en éducation, dont 4,5 % serviront aux services destinés à la réussite éducative de nos élèves. Cet exercice budgétaire 2017-2018 prévoit ainsi permettre aux écoles de bénéficier de ressources supplémentaires pour intervenir auprès des élèves. Bien que cette nouvelle soit positive, elle préoccupe les membres de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement dans son application. Les directions doivent disposer de la marge de manœuvre nécessaire afin de pouvoir répondre aux besoins spécifiques de chaque école et centre.
« Au cours des dernières années, nous avons subi de sérieuses coupures en éducation. Aujourd’hui, nous sommes heureux de constater que le gouvernement a choisi d’investir dans la réussite scolaire de nos jeunes, de la petite enfance jusqu’aux études supérieures. Maintenant, les directions doivent pouvoir jouer un rôle central dans le déploiement des 1500 nouvelles ressources annoncées. Par exemple, si une école a besoin de ressources professionnelles, n’allons pas y affecter des ressources techniques! » a indiqué Lorraine Normand-Charbonneau, présidente de la FQDE.
D’autre part, les infrastructures vieillissantes sur le territoire québécois nécessitent une attention immédiate. Les investissements prévus dans le plan d’infrastructures 2017-2027 suffiront-ils à reprendre le temps perdu? « Lorsqu’on connaît l’importance de l’état des établissements pour la vie des élèves au quotidien, nous ne pouvons que souhaiter que ces investissements soient à la hauteur des coupures déjà vécues, » souligne la présidente.
Forêt
Le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) accueille favorablement le budget 2017-2018 du ministre des Finances, M. Carlos Leitão. Ce budget s’inscrit dans la foulée du Forum Innovation Bois, événement auquel le gouvernement avait convié l’industrie en octobre 2016 et qui avait permis de dégager des pistes d’actions prioritaires pour permettre au secteur forestier d’accélérer son processus d’innovation, lui permettant de continuer à être un moteur de l’économie du Québec.
Le CIFQ tient également à souligner la contribution de 10 M$ à la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) qui permettra de protéger la forêt privée contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette pour les prochaines années. Rappelons que la forêt privée constitue une importante source d’approvisionnement pour l’industrie.
« Les crédits prévus au budget vont permettre de soutenir l’innovation ainsi que la diversification de l’industrie, précise M. André Tremblay, président-directeur général du CIFQ. Elles s’inscrivent dans la continuité des efforts réalisés par l’ensemble des intervenants pour s’assurer de maintenir le secteur compétitif sur la scène internationale. »
En ce qui concerne le dossier du bois d’œuvre avec les États-Unis, bien qu’aucune mesure ne figure dans le présent budget à ce sujet, le CIFQ demeure confiant que l’industrie pourra bénéficier d’un programme de prêts ou de garanties de prêts. « Nous continuons à travailler avec le gouvernement dans l’espoir d’atténuer les impacts que pourrait avoir l’imposition d’une surtaxe sur le bois d’œuvre à destination de nos voisins du Sud. Nous tenons d’ailleurs à souligner l’implication du gouvernement qui comprend bien les enjeux auxquels l’industrie fait face dans ce dossier ainsi que l’urgence d’agir », de conclure M. Tremblay.