Sylvie Dumais, une préposée aux bénéficiaires accusée de voies de fait contre deux femmes âgées, a nié en bloc les incidents relatés par plusieurs témoins depuis le début de son procès tenu la semaine dernière au Palais de justice de Rivière-du-Loup.
Les voies de fait seraient survenues à la résidence Sainte-Hélène de Sainte-Hélène de Kamouraska contre deux femmes octogénaires. La Résidence Sainte-Hélène hébergeait une dizaine de résidents autonomes et semi-autonomes. Le bâtiment a été victime d’un début d’incendie en février 2016 et les résidents avaient alors été déménagés. Ils n’ont jamais regagné leurs chambres, puisque des accusations de voies de fait ont été déposées contre trois personnes, dont Sylvie Dumais.
Témoignages
Une préposée, aussi employée de la résidence, a affirmé que Sylvie Dumais aurait d’abord frappé l’arrière de la tête d’une bénéficiaire, car elle aurait mangé sa toast avant de prendre sa pilule, contrairement à la procédure habituelle. Elle a aussi évoqué un second incident qui serait survenu alors qu’elle arrivait pour commencer son quart de travail à 18 h. Elle affirme avoir entendu Sylvie Dumais et une présumée victime crier, puisque la préposée aujourd’hui accusée aurait forcé la dame à aller se coucher.
« Sylvie la poussait, assez raide, et l’a déshabillée de force pendant que la résidente se débattait. Ses yeux (de Mme Dumais) avaient beaucoup de malice, elle était vraiment agressive », a dit la témoin.
En après-midi, une dame, dont la mère habitait la résidence, s’est présentée à la barre des témoins. Elle a raconté qu’elle n’aurait pas été témoin de geste envers sa mère, mais envers l’une des présumées victimes. « Sylvie Dumais a empoigné sa tête et l’a brassée de gauche à droite », a-t-elle dit, mimant le geste. Elle a ajouté qu’elle souhaitait depuis quelque temps relocaliser sa mère dans une autre résidence, car elle trouvait, Mme Dumais, « dur avec les personnes âgées » et qu’elle était inquiète pour sa mère.
Une autre témoin, dont le beau-père résidait aussi sur place, a dit avoir vu Mme Dumais « écraser fortement une résidente dans une chaise ». Elle affirme en avoir parlé avec le fils de cette dernière. « Elle lui tenait les avant-bras et disait “c’est assez!”. Ça m’a saisi. »
Une ex-résidente témoigne
Au deuxième jour du procès, une ancienne résidente est venue témoigner. La dame de 69 ans atteinte de sclérose en plaques a d’abord affirmé qu’elle lisait souvent dans le salon ou dans sa chambre pour ne pas « entendre crier Sylvie Dumais », a-t-elle précisé.
Elle a aussi raconté avoir rédigé une lettre à l’ordinateur qu’elle aurait remise, entre autres, à Sylvie Dumais. Elle y aurait suggéré de se filmer pour se voir agir et prendre conscience du comment elle s’adresse aux deux présumées victimes.
L’accusée nie
À la barre des témoins, Sylvie Dumais a affirmé être préposée aux bénéficiaires depuis 2009, d’abord dans une résidence de Saint-André, puis à la Résidence Sainte-Hélène depuis 2013 jusqu’à 2016. Mentionnons qu’elle a dit travaillé à titre de préposée depuis le 24 janvier dernier à la Résidence Reine Antier de Rivière-du-Loup, précisant que le propriétaire était au courant du fait qu’elle subissait un procès pour voies de fait contre deux personnes âgées.
Concernant un événement où elle aurait donné une claque derrière la tête d’une présumée victime, Sylvie Dumais a assuré qu’il était impossible qu’elle se soit trouvée dans la cuisine, puisqu’elle donnait des bains durant ces heures-là.
Elle a aussi mentionné qu’elle n’avait pas forcé une résidente à se coucher en la déshabillant de force, mais que c’était plutôt l’autre préposée, qui a témoigné de cette affaire, qui aurait donné une claque sur la main de la dame.
Sylvie Dumais a aussi témoigné qu’elle n’avait pas empoigné la tête d’une présumée victime en la brassant de gauche à droite, mais qu’elle lui avait plutôt replacé les lunettes dans le visage.
Quant aux incidents faisant référence à un geste violent pour rasseoir les aînées, l’accusé a déclaré qu’elle n’avait pas été violente, mais qu’elle voulait éviter que la dame chute. Si elle parlait fort, c’est parce que les personnes âgées ont tendance à être sourdes, a-t-elle répété souvent.
L’accusée a expliqué qu’une présumée victime avait aussi pleuré et dit « ayoye » parce qu’elle effectuait un curage rectal pour l’aider à régler un problème de constipation.
Elle a terminé en disant : « Je jure que je n’ai rien fait et j’étais là pour les protéger », en parlant des personnes âgées.